2009 : année noire pour les entreprises industrielles Après les conflits, l'accalmie ?

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

En 2009, Henkel a tiré un trait sur cinquante années d'activité à Châlons, Grantil s'est mobilisé contre 60 suppressions d'emploi et Ceva a tremblé jusqu'à la dernière minute pour connaître son avenir.

Henkel, Grantil, Fresa, PK Solaris : l'année 2009 n'a pas épargné les entreprises châlonnaises. Certaines y ont laissé leur peau, d'autres s'attendent à perdre encore des plumes en 2010.

«L'ANNÉE s'est terminée mieux qu'elle avait commencé ! » souffle Didier Rarchaert, trésorier du comité d'entreprise de Ceva Logistics. A l'instar d'Henkel ou Grantil, l'entreprise implantée à Vatry faisait l'objet, en tout début d'année dernière, d'un plan de licenciements. Vingt et une personnes ont quitté le site et la crainte majeure qui a tenu les salariés dans l'angoisse toute l'année était la fermeture pure et simple de leur usine. Le contrat signé avec Fiat, en novembre dernier, donne une respiration de trois ans à l'entreprise. En voilà une de tirée d'affaire. Cela ne fut pas le cas d'Henkel, rayée du paysage industriel châlonnais, en avril 2009. Grantil, menacée de 60 licenciements, a limité la casse avec 27 départs volontaires. Ce qui ressemble à une réussite laisse toutefois à Franck Leclère, délégué CGT, un goût amer. « On aurait pu sortir de tout ça avec beaucoup moins de conflit. »
Angoisse pour 2010
Avec le recul, non seulement le syndicaliste n'a pas l'impression d'avoir été réellement entendu par la direction de l'entreprise mais craint fort que cette dernière n'ait tiré aucune leçon du conflit. « Nous abordons 2010 avec beaucoup d'inquiétudes », explique-t-il. « Nous savons qu'il n'y aura pas d'investissements ou alors qu'ils seront peu élevés de manière à avoir une rentabilité immédiate. Pour nous, le premier trimestre sera décisif. C'est là que nous aurons la réponse des clients. »
La société présente en effet ses nouvelles collections de papiers peints entre janvier et mars. Et compte là-dessus pour remplir ses carnets de commande. Mais cette donnée ne suffit pas, à elle seule, à assurer, selon le délégué syndical, la stabilité économique de l'entreprise. « Le plan social prévoyait une réorganisation de l'entreprise pour ne pas sombrer dans la perte de rentabilité. Cela n'a toujours pas été fait et cela pourrait appeler un deuxième plan social… » Ce qui ne serait pas sans casse pour les salariés mais aussi, forcément, pour la crédibilité de l'usine sur ses marchés. « A croire que nos directeurs veulent que ça se passe dans la douleur », déplore Franck Leclère en songeant aux sept mois de conflit.
Un million pour les départs
« Nous, dès l'annonce du plan, nous avons proposé des solutions de départs volontaires mais ils refusaient de sortir le carnet de chèques ! » Résultat : le traitement social des suppressions d'emplois leur a coûté, selon la CGT, pas loin d'un million d'euros.
A Suippes, on n'a pas attendu d'en arriver aux manifestations devant l'usine pour réagir.
Ou plus exactement la communauté de communes a pris le taureau par les cornes. Fin 2008, la situation du Bronze industriel (environ 200 salariés) était fragilisée par la crise aux États-Unis. En février 2009, plusieurs élus de la communauté, de la mairie et du conseil général ont rendez-vous à Paris avec les dirigeants du Bronze. « Nous avons mené un travail en commun mais je crois que si nous n'avions pas été là, rien n'aurait été fait », estime Brigitte Chocardelle, la vice-présidente chargée du développement économique.
Le résultat : pas de licenciements, l'arrêt du recours aux intérimaires, une meilleure gestion des stocks et l'ouverture vers de nouveaux marchés, vers l'Asie et les pays du Moyen-Orient. Du coup, cela a permis d'obtenir une aide de 500.000 euros versés par la Région et le Département, sous forme de prêt à taux zéro. La clé de ce sauvetage avant un potentiel naufrage : la réactivité. « On ne peut pas dire que nous les surveillons mais nous sommes fort à leur écoute », assure Brigitte Chocardelle qui souligne le poids d'une entreprise comme le Bronze pour la région de Suippes. « Et nous n'avons pas attendu qu'ils viennent à nous. » Comme quoi, il existe un devoir d'ingérence vis-à-vis des entreprises menacées par la tourmente. 2010 ne sera pas une année de tout repos. Avis aux décideurs : mieux vaut prévenir que guérir.
Stéphanie VERGER   (l'union)            

Publié dans Boites en luttes

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<br /> voici une boite de plus en lutte et je crois que notre avenir à tous nous appartient.<br /> <br /> Vos commentaires vos expériences peuvent nous servir... Notre lutte aussi.<br /> <br /> Les argentiers n'ont rien compris à nous de réagir quelque soit notre appartenance politique.<br /> <br /> Cordialement Eric PILOT<br /> <br /> http://lesanciensdegpa.skyrock.com/<br /> <br /> <br />
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