Grève du 12 octobre : les lycéens ont pris les devants

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

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La pression monte d'un cran pour le . Après l'appel à la grève illimitée lancé pour le 12 octobre par les syndicats, les lycéens font aussi de la résistance contre la réforme des retraites.

Cinq jours avant de reprendre le chemin des cortèges au côté des salariés et des retraités, certains ont commencé à s'échauffer dans quelques régions, pour être prêts avant le jour-J. Dans les Midi-Pyrénées, en Basse-Normandie ou encore en Dordogne, ils étaient jeudi matin plusieurs milliers à dire «non à la réforme d' sur l'âge légal de départ à la retraite.

 

A Rodez (Aveyron), quelque 1 500 lycéens, selon la police, ont parcouru le centre-ville dans la bonne humeur. Si aucune banderole n'était visible, ils ont annoncé qu'ils participeraient bien aux manifestations le 12 octobre.

A Toulouse (Haute-Garonne), ils étaient 250 du lycée d'enseignement professionnel Galliéni à bloquer l'avenue menant à leur établissement, à l'aide de palettes et de poubelles. Un barrage filtrait même l'entrée du lycée, sous l'oeil de policiers et de CRS. On pouvait lire sur les banderoles accrochées aux grilles de l'établissement  : «La retraite à 67 ans. Pourquoi pas à 69 tant qu'à se faire baiser».

Dans le Gers, un millier de lycéens selon les organisateurs, 600 selon la police, ont défilé en centre-ville d'Auch, après avoir allumé un feu de palettes devant le lycée du Garros. Ils se sont ensuite rassemblés devant la préfecture avant d'entrer de force dans le lycée privé de l'Oratoire pour tenter de convaincre leurs camarades de se joindre à eux. 150 à 200 jeunes ont également placé des barrages filtrants à Nogaro et Samatan, à proximité de leurs établissements scolaires, selon la police.

«On n'est pas contents»

A Caen (Calvados), des centaines de lycéens manifestaient au pas de course d'un établissement à l'autre, sans banderoles, sans slogans lançant de temps à autre : «On n'est pas content». Les échanges de SMS entre lycéens, d'un établissement à l'autre, étaient visiblement nombreux. Pourquoi ce défilé ? demande un journaliste à une lycéenne. «Ben, pour les retraites !», répond-t-elle, en queue de cortège. 

Un autre à côté d'elle ajoute : «On n'a pas envie de travailler jusqu'à je sais pas quel âge et de se tuer au travail,On n'a pas de banderole, on improvise, on a entendu qu'un lycée était bloqué ce matin, on a rejoint le mouvement», raconte Alexandre, en classe de seconde. Et puis «mardi, on manifestera avec tous les travailleurs»,  enchaîne un autre.

A Cherbourg (Manche), des dégradations ont été constatées au lycée Millet, où des extincteurs ont été vidés et une porte abîmée.

A Lisieux (Eure), 300 à 400 lycéens ont organisé des barrages filtrants à la sortie d'un établissement.

Feu de poubelle près d'Angoulême

A Périgueux (Dordogne), quelque 500 lycéens de plusieurs établissements se sont rassemblés devant le palais de justice avant de prendre la direction d'un parc près de la préfecture pour y pique-niquer. Les lycéens ont indiqué ne pas répondre particulièrement à l'appel de l'Union nationale lycéenne (UNL) mais qu'ils s'étaient réunis via des réseaux sociaux comme Facebook pour exprimer leurs «inquiétudes personnelles».

A Ribérac (Dordogne), devant le lycée Arnaut Daniel, une centaine de jeunes ont refusé d'entrer dans l'établissement mais sans en bloquer pour autant son accès.

A Ruelle (Charente), près d'Angoulême, une petite centaine de lycéens (70 à 80 selon la police) s'est rassemblée devant le lycée professionnel Jean Caillaud, et ont empêché l'accès à l'établissement. Selon le commissariat de police d'Angoulême, ils ont renversé un conteneur poubelle pour bloquer la circulation et mis le feu à un autre, avant de lancer des projectiles sur les forces de l'ordre. Des représentants des lycéens ont admis avoir déclenché un feu et vidé une poubelle, mais nié les jets de projectiles. Ils se sont dispersé en début d'après-midi dans le centre d'Angoulême. 

En Seine-et-Marne, environ 300 lycéens se sont rassemblés spontanément dans le centre-ville de Fontainebleau en début d'après-midi. Ils étaient encore 150 au moment de la dispersion, vers 16 heures, place Napoléon. A Nemours, une quarantaine d'élèves du lycée Bezout ont organisé un sit-in devant l'établissement et ont été délogé par la police alors qu'ils tentaient un blocage de l'établissement. 

A Paris, une petite centaine de lycéens et étudiants ont manifesté devant le centre Georges-Pompidou. Rassemblés sur le parvis à l'appel du collectif «La retraite, une affaire de jeunes», qui regroupe 19 organisations, ils ont dénoncé une société où ils seraient «chômeurs à 25 ans, précaires à 67». «Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, on en veut pas de cette société-là !», ont-ils scandé. Deux banderoles ont été déployées sur la façade du centre Pompidou, proclamant : «Les jeunes pour la retraite à 60 ans». 

Le 1er octobre, l'UNL, première organisation lycéenne, avait indiqué lors de sa conférence de presse de rentrée que la mobilisation des lycéens contre la réforme des retraites serait ascendante et ne ferait que grossir dans les semaines à venir.

(le parisien)

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