Intervention CGT-Ford au meeting PS et appelle à une action le mardi 2 février 2010

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

voici la déclaration de la cgt-ford lue au meeting du candidat PS Rousset aux régionales (plus de 1000 personnes) ce samedi 30 janvier
une délégation de 10 militants cgt est montée à la tribune pour lire ce texte, applaudissements importants du public présent
la cgt-ford appelle à une action ce mardi 2 février, nous essayons de relancer la mobilisation pour la défense des emplois

Philippe Poutou (CGT- Ford Banquefort)

Intervention CGT-Ford au meeting PS

Palais des Congrès – 30 janvier 2010  
Une nouvelle fois, nous somme là pour interpeler les élus, les futurs élus, les pouvoirs publics et l’opinion

 Une nouvelle fois, nous somme là pour interpeler les élus, les futurs élus, les pouvoirs publics et l’opinion
Une nouvelle fois, nous somme là pour interpeler les élus, les futurs élus, les pouvoirs publics et l’opinion  publique.

Le problème Ford est connu de la plupart des gens surtout suite à notre mobilisation qui a duré deux ans et

qui a abouti à l’arrivée d’un repreneur. Cette reprise est devenue officielle le 1er mai dernier. A l’époque, c’était pratiquement l’euphorie du côté des dirigeants de Ford, du repreneur HZ et du gouvernement.

« L’usine est sauvée, tous les emplois sont maintenus » entendait-on.  Aujourd’hui, ce n’est plus tout à fait le même son de cloche. Aucun des projets présentés n’a vu le jour, ni  même n’a commencé à ce concrétiser. Les mois passent, les délais se raccourcissent réduisant au bout du compte dangereusement les chances de réussite de l’ensemble du processus de reprise.

Nous étions déjà inquiets au moment de la reprise car nous avions alors aucune confiance dans une direction qui nous a baratinés pendant des années. Mais nous n’avons jamais désespéré car avec la reprise, la perspective n’était plus la fermeture de l’usine pour 2010 mais bien la possibilité de préserver notre  boulot et près de 10 000 emplois dans la région induits par l’activité de l’usine.

Nous sommes là pour tirer la sonnette d’alarme, nous sommes là pour dire que l’usine est en danger mais nous sommes là, aussi, pour dire que nous ne nous résignons pas, que nous n’accepterons pas la

disparition de tout ou partie de nos emplois.

Depuis un an, les dirigeants de First (c’est notre nouveau nom) nous sort un discours confiant mais nous craignons fort que cela ne soit que pour jouer la montre et qu’en réalité, il n’y ait pas de sérieuses tentatives pour maintenir une production qui assurerait la sauvegarde des emplois.

C’est pour cela que nous essayons d’agir aujourd’hui et pas demain au moment d’une éventuelle catastrophe. Nous avons trop en tête les exemples des salariés de Molex, de Célanèse ou de Continental.

Menées au pied du mur, leurs luttes même déterminées n’ont pas réussi à empêché les fermetures. Par le déclenchement du droit d’alerte, par les actions diverses que syndicats et salariés peuvent mener, nous pouvons sensibiliser et secouer les politiques pour que les choses bougent dans le bon sens. Car nous avons besoin des élus et des pouvoirs publics qui ont évidemment un rôle à jouer.

Nous ne pouvons pas croire que l’Etat et les pouvoirs publics soient impuissants face aux décisions d’une multinationale comme Ford ou d’une holding financière comme HZ. Ils peuvent exercer une pression et imposer que des solutions soient trouvées. Il y en a forcément. Les progrès technologiques, les exigences écologiques offrent des perspectives de fabrications de produits nouveaux.

Ford a reçu pendant 38 ans des subventions et des aides publiques diverses. Aujourd’hui, c’est First qui en reçoit alors que nous ne voyons rien venir. Est-ce bien normal ? Pourquoi n’y aurait-il pas un droit de contrôle des pouvoirs publics sur ces entreprises qui sont « aidées » ? Pourquoi n’y aurait-il pas des obligations sociales comme une interdiction de supprimer des emplois ? Nous précisons que les aides sont officiellement conditionnées au maintien de l’emploi mais qu’en réalité, depuis un an, ce sont déjà une soixantaine d’emplois qui ont disparu dans l’usine.

Pourquoi ce sont toujours les salariés qui subissent les condamnations quand ils défendent leurs emplois (comme chez Molex ou Continental) et jamais les patrons quand ils ferment les usines alors qu’ils le font illégalement (comme chez Molex ou Philips Dreux en ce moment). Pourquoi les pouvoirs publics peuvent

intervenir dans un sens et pas dans l’autre ? Pourquoi les patrons peuvent-ils faire comme bon leur semble ?

Oui, aujourd’hui il faut trouver les moyens pour imposer à Ford de rendre des comptes et d’assumer ses responsabilités sociales. Les pouvoirs publics ont certainement les moyens d’agir dans ce sens. C’est sans

aucun doute un problème de choix politique.

Pour info, Ford et ses actionnaires sont heureux de vous annoncer, depuis hier, que la compagnie renoue avec les profits depuis cette année avec 2,7 milliards de bénéfices. Ce n’est pas une surprise, le PDG annonçait le retour à la profitabilité pour 2009 depuis deux ans ! Une belle histoire !

Nous insistons sur le fait que notre préoccupation ne concerne pas seulement les emplois à l’usine. Il y a les sous-traitants mais pas seulement. Une étude INSEE de 2009, chiffre les emplois « ford » directs et indirects à 8700. Ford Blanquefort cela représente plus de 10 % du budget de la CUB. Un rapport de janvier  2008 du Conseil général chiffrait les pertes financières de toutes les communes de Gironde et c’est

énorme.

Pas de doute, le sort de l’usine est un enjeu considérable pour le département mais aussi la Région. Ceci dans un contexte dramatique : nous rappelons que ces 3-4 dernières années, nous avons connu les fermetures des usines de Soferti, Sed Cordier, Arena, First Metal ou encore Solectron, sans parler de nombreux plans de licenciements dont on entend jamais parler.

Cela veut dire pour une bonne partie de la population, chômage, précarité et bas salaires car les reclassements proposés se révèlent complètement inefficaces. Cela veut dire aussi pour l’ensemble de la population une baisse du niveau de vie. Comment peut-on parler de « bien vivre en Aquitaine » si on ne défend pas l’emploi, si on ne stoppe pas cette catastrophe sociale que signifie tous ces licenciements et  fermetures d’usine ?

Il y a urgence aujourd’hui. Le temps des discours est passé, il faut des actes, des engagements clairs de tous. Des interventions autoritaires doivent être faites contre ces entreprises qui font des profits et s’en vont ailleurs quand bon leur semble.

En 2008, en autres actions, nous avons bloqué l’usine et envahi le salon de l’automobile à Paris parce que nous en avions raz le bol du baratin de la direction qui cherche depuis des années à nous faire accepter la disparition progressive du site. Aussi, parce que nous ne comprenions pas l’attitude passive des pouvoirs publics. Mais surtout parce qu’il n’y a aucune raison d’accepter de perdre son emploi.

A l’usine Ford nous avons la chance d’être nombreux, d’avoir un poids économique considérable. C’est ce qui nous a permis de nous faire entendre. Ce qui n’est pas le cas pour de très nombreux salariés qui sont licenciés toute l’année dans l’anonymat.

Nous dénonçons toutes les fermetures d’usines, tous les plans de licenciements comme aujourd’hui à Marbot-Bata en Dordogne. En plus, la plupart du temps, il s’agit d’entreprises qui font des bénéfices. Ce qui est révoltant. La question urgente se pose : quels moyens l’Etat et les pouvoirs publics ont-ils pour défendre réellement les intérêts de l’ensemble de la population face à la logique de course aux profits ?

En ces temps de « crise » il doit y avoir des solutions d’urgence pour préserver la vie de tous. Priorité doit

être donnée à la défense des emplois
Nous ferons tout ce qui est possible pour empêcher une issue fatale. Car la fermeture du site est inacceptable. Alors nous comptons sur les élus, les pouvoirs publics pour défendre les conditions de vie de toute la population. Nous ne demandons pas seulement un « soutien » des politiques. Des initiatives doivent être prises pour s’assurer d’une activité économique et sociale dans la région. Il s’agit de l’intérêt de tous.

Pour finir, nous vous informons que mardi 2 février, jour anniversaire de l’annonce du processus de reprise, la CGT-Ford appelle à une mobilisation pour alerter du danger et dénoncer l’attitude de notre direction. Nous vous invitons tous à apporter votre solidarité en passant au rassemblement qui sera organisé entre 12 et 16 heures devant l’usine. Nous diffuserons une petite vidéo pour rappeler les déclarations de Ford et du gouvernement il y a un an. Nous organiserons un débat et il y aura de quoi se restaurer.

Dès maintenant il doit y avoir une mobilisation de tous pour la défense des emplois. Nous comptons sur vous tous. Merci.

Publié dans Boites en luttes

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