Les « Melitta » font de la résistance

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

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La quasi-totalité des salariés de Melitta ont fait grève, hier. Pour protester contre les propositions « intolérables » de la direction qui va licencier 39 employés.

Les « Melitta » de Chézy-sur-Marne sont entrés en résistance. Eux, qui d’ordinaire, « ne l’ouvraient pas », ont décidé de se faire entendre. Hier, avec leurs collègues de Tourcoing et de Paris (plus ou moins suivis là-bas), ils ont observé un mouvement de grève de 6 à 22 heures. Ils ont aussi redécoré le bourg à l’aide de pancartes explicites, évoquant l’avenir sombre qui pèse sur 39 d’entre eux.

Objectif de cette mobilisation : protester contre les propositions « inacceptables » de la direction.

Les aides aux reclassements et d’accompagnements, évoquées lors du dernier CCE (Comité central d’entreprise) qui s’est tenu vendredi à Paris, ils les trouvent « in- décentes » pour des salariés qui ont plusieurs années de services rendus derrière eux.

Hier, les « Melitta » (ndlr. comme on disait les « Wagons » l’an dernier à Essômes-sur-Marne), ont reçu le soutien des élus des cantons de Charly (lire par ailleurs) et de Château-Thierry (Jacques Krabal, maire castel, Jean-Paul Clerbois, maire d’Essômes, Christian Pingeot, d’Azy-sur-Marne…), venus discuter avec eux des perspectives.

La CGT a aussi fait le déplacement, estimant qu’à la direction de Melitta, « c’était tous des crapules ! » Patrick Montgrolle, syndicaliste, ajoute : « La direction avait le droit d’anticiper les problèmes mais non, elle a préfèré laisser pourrir la situation. Après, elle dit qu’elle ne peut pas faire autrement ! Ce discours-là, on le connaît trop bien malheureusement. »

Jean-Claude Porté, secrétaire au CE de Chézy-Paris, tente de remonter le moral des troupes : « On va essayer de discuter pour réduire au maximum le nombre d’emplois supprimés, mais aussi gérer au mieux l’accompagnement de chacun pour qu’ils puis- sent vivre. Une ouvrière moyenne a, à 48 ans, 25 ans d’ancienneté et un salaire brut de 1 600 €, je vous laisse deviner quelles seront ses indemnités… S’il n’y a pas de mesures d’accompagnement sérieuses, ces gens seront à la rue ! »

L’Union 23/06/2010


TOURCOING (Nord)

Quarante salariés de l’entreprise Melitta à Tourcoing étaient en grève hier pour protester contre la fermeture du site et par solidarité avec leurs collègues du site de Chézy-sur-Marne (Aisne), où trente-neuf licenciements ont été annoncés.

Vendredi, la direction de Melitta a indiqué à l’issue d’un comité central d’entreprise la suppression de 39 emplois sur le site de production de Chézy-sur-Marne et la fermeture du site de Tourcoing, plate-forme logistique. Objectif : la réorganisation totale du groupe, qui fabrique des consommables pour le petit électroménager comme des filtres à café ou des sacs aspirateurs. L’activité industrielle va être transférée en Allemagne et le stockage et le transport, aujourd’hui basés Tourcoing, seront délocalisés dans l’Aisne.

Sur le boulevard industriel, les 52 salariés de Tourcoing sont dans l’attente. « On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés » explique Sandrine Parisseaux, déléguée syndicale CFTC. Par solidarité avec leurs collègues, une quarantaine de salariés se sont mis en grève. « 83 % de grévistes ici, 100 % à Chézy. C’est la première fois dans l’histoire de Melitta que tous les sites sont en grève en même temps. »

La direction leur a indiqué que deux repreneurs éventuels ont déjà été contactés. Les salariés, eux restent prudents. « Il n’y a aucune visibilité dans la stratégie du groupe » regrette Maurice Devloo, secrétaire à l’UNSA Tourcoing. Michel-François Delannoy, le maire, est allé à la rencontre des salariés hier après-midi pour leur signifier son intention de convoquer les responsables de Melitta France afin d’entrevoir les possibilités de reprise.

En cas de licenciement, les dirigeants ont proposé un plan social exceptionnel comprenant une prime à la formation d’un montant de 1 000 E et des indemnités de licenciement majorées. Insuffisant pour Sandrine Parisseaux (CFTC) et Guy Martin (UNSA), représentants des deux syndicats : « Ça ou rien c’est pareil. Melitta appelle ça nous aider ! On demande un plan social décent, qui tienne compte de l’ancienneté des salariés et de la difficulté du marché de l’emploi. À Tourcoing, la moitié du personnel a plus de 50 ans, pas de diplôme et a fait quasiment toute sa carrière chez Melitta.

Demain ils se retrouveront seuls, sans travail, sans diplôme... » Seule lueur d’espoir possible pour les salariés du site tourquennois, trouver un repreneur. La direction s’est donné jusqu’au 31 décembre pour réussir ce projet.

La Voix du Nord 23/06/2010

Publié dans Boites en luttes

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