11e arrêt en deux ans aux Tur,La grève a-t-elle encore un sens ? Oui la lutte de classe a toujours du sens.

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

Le piquet de grève de la CGT hier matin au coin du feu.

Pour la 11e fois depuis l'arrivée de Transdev aux Tur, les conducteurs CGT ont fait grève. Avec le temps, on se demande si ce blocage du réseau a encore un sens…

«AVANT Transdev, je ne faisais jamais grève. Mais depuis leur arrivée, je suis tenté, parce qu'ils coulent la boîte de façon à remettre en cause nos salaires trois ans après la signature du contrat. » Ce chauffeur résume l'état d'esprit qui règne chez les conducteurs de bus dont 8 sur 10 étaient en grève hier. La 11e en deux ans selon la direction ; la 12e selon la CGT. Laquelle dénonce ce fameux « contrat » d'exploitation des Tur, qui aurait été signé sur la base d'un « moins-disant social » et aurait réduit le budget des Tur de « 10 % », estime le porte-parole CGT - syndicat unique - du piquet de grève.
Hier matin, les usagers ont une nouvelle fois été privés de bus. Pas pour la neige, mais pour cause de rejet du « contrat » de Transdev par la CGT. « Chaque fois qu'on parle à la direction, celle-ci nous renvoie vers le contrat […]. Nous, on veut la pérennisation du service public qui est mis à mal par ce contrat, car il manque de l'argent », expliquait la CGT.
2.700 euros brut sur 14 mois
Réglé comme un métronome, le syndicat dépose donc un préavis de grève tous les deux mois. Avec quelques revendications ponctuelles comme, cette fois-ci, l'embauche d'une conductrice arrivée au terme de son CDD, ou une « prime exceptionnelle » dont le montant n'a pas été chiffré.
Le président de Transdev, Alain Bourion, contre-attaque. « La CGT entretient une stratégie de la peur. Il est difficile de lutter contre des rumeurs. Mais à la longue, les gens se rendront compte de la réalité. »
S'agissant du « contrat », il n'a pas remis en cause l'essentiel : « Un mois après notre arrivée, nous avons signé un accord qui reconduisait à peu de choses près les accords sociaux précédents ». Ce qui fait des Tur un réseau dans lequel les conducteurs sont les mieux payés de France. « Environ 2.000 € brut à l'embauche ; 2.700 € en salaire médian, le tout sur 14 mois. Et l'augmentation 2009 a été de 2,5 %, mutuelle comprise. »
Quant aux « 10 % » de budget manquant, soit 3 M€, « ils n'ont pas disparu. En fait, c'est le montage juridique qui a changé », indique M. Bourion. Avant, « Kéolis » percevait la totalité de la subvention de l'agglomération. Aujourd'hui, c'est le groupement Mars qui construit le tramway, d'une part ; et gère le réseau, via Transdev, d'autre part, mais en mettant ses bus à disposition gracieuse.

Enfin, sur la « boîte » qui « coulerait », « la première année a été difficile. La deuxième année, nous avons effacé une partie de la perte de 2008. Du coup, la CGT change de discours et demande une prime ».
Hier, les usagers ont donc bénéficié du « service de nuit » adapté en service minimum. Comme dans deux mois ?

J.-F. SCHERPEREEL
Source : L
 UNION
Blog Jacques Tourtaux 

Publié dans Boites en luttes

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