DREUX: la valse des subvention

Protestataires, nous? Mais bien sûr ! Qu'y a t-il d'anormal à protester contre les situations indignes que connaissent les travailleurs drouais? Contre une politique de destruction industrielle qui broie des vies ?
Le 4 juin 2009, à Dreux , pour soigner son image et asseoir son pouvoir , le député -maire de la ville de Dreux Gérard Hamel, dans un exercice qu’il affectionne, annonce devant une assemblée acquise à sa cause, (chefs d’entreprise et élus locaux) la venue d’une nouvelle société sur le bassin Drouais.
Il s’agissait, par la même occasion, de présenter quatre autres entreprises fraîchement installées dans le Drouais. Celles-ci allaient, tout au long de cette soirée , expliquer pourquoi elles avaient fait le choix de la ville dans l' hypocrisie la plus totale. Elles ne se sont sûrement pas vantées des contributions perçues au détriment de l’emploi sur le bassin Drouais, et qu'elles iront , au besoin , chercher d'ici trois ou quatre ans dans d'autres départements!!. Bien sûr, Monsieur Hamel a omis de préciser, que ces entreprises comme Cordon- Electronics, Digibioc, Malelson, Phone marketing, et Sodexo, même si elles sont créatrices d’emplois (250 a ce jour), ont choisi Dreux, suite aux vagues massives de licenciements et de fermetures de sites dans le bassin drouais depuis 2003, ( suppression d’environ 10 000 emplois si on inclut les sous-traitants), à l’origine d’une manne financière utilisée pour subventionner la présence de ces entreprises opportunistes sur l’agglomération. En effet, lors de la mise en place de plans de sauvegarde de l’emploi, les patrons se doivent de verser, comme dédommagement à la collectivité, 2 à 4 SMIC par ouvrier licencié ( C’est le préfet qui décide) au titre de la réindustrialisation du bassin.Il va de soi que des boîtes comme Philips préfèrent verser ces sommes plutôt que de préserver l’emploi et maintenir des productions qui ne sont plus assez rentables à leurs yeux.
Tous ces notables qui méprisent la classe ouvrière, ont qualifié cette soirée d’échange convivial afin de tisser des liens entre chefs d’entreprise et de permettre d’éventuelles collaborations. C’est sans surprise que ce beau monde si complaisant envers Gérard Hamel, a une nouvelle fois eu l’occasion de se retrouver lors d’une soirée golf le 20 juin 2009.
Aucun doute que les salariés, de Klarius, Philips EGP, Dana Floquet, Valeo, Philips LG, Sacred, Economos, Dreux Injection, Huillet, Knauf et tant d’autres du bassin Drouais, qui pendant des mois, ont lutté contre les politiques de réorganisation industrielle, pour préserver leur emploi, et dénoncer l’absence de cause réelle et sérieuse à leur licenciement , auraient souhaité bénéficier d’autant de gratitude et de soutien de la part de ces individus qui font (et défont) l’économie locale.
Aujourd’hui, il s’agit d’en finir avec cette pluie de cadeaux aux entreprises. Chacun sait que nous sommes pour l'interdiction des licenciements: nous voulons arriver à ce que toutes les luttes isolées puissent s'unifier dans une riposte de masse, tous ensemble, pour inverser le rapport de forces. Mais quand des travailleurs se retrouvent le dos au mur, coincés par les licenciements, il faut chercher à arracher quand même des garanties, aussi minimes soient-elles : que l'argent public ne serve pas à l’implantation d’entreprises dont le but est de profiter temporairement d’une aubaine financière.