lettre ouverte, de quatre Entreprises contre les licenciements

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

Quatre exemples de luttes ouvrières contre les licenciements parmi bien d'autres en France cet été:


La société Nodier Emag, qui construit des machines-outils, va licencier trente-deux de ses cinquante-cinq salariés. L'entreprise est menacée...

Des salariés de l’entreprise guerchoise Nodier Emag ont entamé une grève hier matin. Ils bloquent un camion qui devait livrer un client.

Filiale du groupe allemand Emag et implantée à La Guerche-sur-l’Aubois, la société Nodier Emag, qui construit des machines-outils, va licencier trente-deux de ses cinquante-cinq salariés.

Hier, l’appel à la mobilisation a été entendu par vingt-cinq salariés qui ont décidé de faire grève, puis refusé de reprendre le travail, comme le leur demandait leur PDG Jean-Paul Nodier.

« La direction veut établir un rapport de force et ne veut aucunement discuter l’amélioration du PSE (plan de sauvegarde de l’emploi, destiné à limiter le nombre de licenciement et/ou à améliorer le reclassement des licenciés, ndlr) », regrette le délégué syndical Cyril De Almeida.

Les grévistes ont décidé de bloquer un camion dont le chargement avait été effectué par quatre cadres de l’entreprise et devait être livré chez un client.

En début d’après-midi hier, la direction, accompagnée d’une délégation du comité d’entreprise, s’est rendue à l’inspection départementale du travail, à Bourges, afin de tenter de trouver des solutions aux revendications des salariés.

Interrogé, le PDG Jean Paul Nodier évoque des difficultés économiques pour expliquer les licenciements : « Des mesures s’imposent. Mais je mets tout en œuvre pour aider au reclassement. »

Les salariés grévistes n’ayant pas obtenu satisfaction hier, la grève devrait se poursuivre aujourd’hui. « Certains d’entre nous passeront la nuit sur place », confiait hier Cyril De Almeida. Le but est évidemment d’éviter le départ du camion bloqué. « Mais nous avons raccompagné le chauffeur chez lui, à Bourges, ajoute le délégué syndical. Nous ne sommes pas des sauvages. Nous voulons juste faire valoir nos droits. »

Chantal Gonzalez

 

Pas d’avancée chez Avelana (Ariège) : 59 licenciements!

TEXTILE . Après la levée du blocage, l’usine ariégeoise est toujours en grève, un comité d’entreprise doit se tenir ce matin.

La bataille, devant l’usine comme devant la justice, continue chez Avelana à Villeneuve-d’Olmes (Ariège). Les salariés sont en grève contre un plan de 59 licenciements sur 155 emplois, dans le cadre d’un redressement judiciaire annoncé le 25 mai. Vendredi, la direction a refusé de siéger à une réunion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) qui devait se prononcer sur les conditions de travail des salariés restant dans l’entreprise. « Puisqu’il y a eu un refus de siéger, nous allons introduire une procédure pour délit d’entrave auprès du tribunal, sur l’absence de consultation des instances représentatives des employés », explique Alain Fournès, délégué syndical CGT.

Après le blocage de l’usine, mercredi dernier, la direction a engagé une action en référé avec assignation de 32 employés. La justice a tranché vendredi, obtenant la levée du piquet de grève, alors que les salariés affirmaient qu’il n’entravait pas la libre circulation sur le site. La grève s’est néanmoins poursuivie ce week-end, dans l’attente du comité d’entreprise qui doit avoir lieu ce matin et d’une médiation de la direction départementale du travail.

Selon la direction, « depuis janvier 2009, la situation s’est aggravée puisque le carnet de commandes et la prise d’ordres accusent sur les cinq premiers mois de l’année un déficit de 30 % ». Le président de l’entreprise, Roland Poulet, et l’administrateur judiciaire en charge du redressement, Luc Fourquié, ont cependant souligné leur « volonté de maintenir de l’activité sur le site ». Mais les syndicats sont sceptiques. « Pour nous, ce plan social, c’est l’estocade, estime Alain Fournès. Sur 59 licenciements, il y en a 58 à la production. Il ne restera donc que 35 personnes en fabrication (41 en comptant les différents responsables). Cela signifie qu’à terme, ils ne garderont que la branche commerciale, conformément aux objectifs de notre propriétaire, le groupe Chargeurs. » Les syndicats FO et CGT appellent les salariés à se réunir devant l’usine ce matin à 8 h 30, pendant la tenue du comité d’entreprise.

Mehdi Fikri

 

95 licenciements chez Rioglass : intervention auprès du Préfet de Seine et Marne et du Conseil général

lundi 27 juillet 2009

 

Lundi 20 juillet, Michel Billout et Daniel Brunel, Vice Président du Conseil Régional d’Ile-de-France Chargé de l’emploi, du développement économique,et de la formation professionnelle sont intervenus sur le dossier RIOGLAS auprès du Prefet de Seine et Marne afin de lui demander un moratoire sur les 95 licenciements annoncés. Il ont par ailleurs envoyé copie de ce courrier au président du Conseil général de Seine-et-Marne pour lui demander d’appuyer cette demande et de les informer des initiatives prises par cette assemblée pour préserver l’emploi sur le site, conformément aux intérêts des salariés, des populations et du territoire.

 

Monsieur le préfet,

Les salariés de Rioglass, à Bagneaux sur Loing sont en lutte contre un plan de 95 licenciements car ils craignent pour l’avenir même de leur entreprise.

Nous partageons totalement leur colère et leur inquiétude. Dans ce secteur du sud Seine-et-Marne, déjà durement frappé par les fermetures d’entreprises et les suppressions d’emplois, ces licenciements ne sont pas acceptables, au plan économique comme au plan social et humain. Ils porteraient un nouveau et rude coup au potentiel industriel du département et plongerait de nombreuses familles dans le chômage.

Ils sont d’autant plus inacceptables s’agissant de Rioglass en fonction même de l’histoire de cette entreprise. Comme vous le savez lorsque Thomson s’est désengagé du site de Bagneaux l’Etat, comme les collectivités locales se sont mobilisés pour défendre l’emploi et garantir la pérennité du site.

Face à ces nouvelles et sérieuses menaces pour l’emploi et l’avenir même du site de Bagneaux, nous vous demandons un examen urgent de la situation de Rioglass.

Nous demandons que soient étudiées toutes les solutions industrielles permettant de préserver l’emploi sur le site : que ce soit dans le cadre du plan et de la charte automobile, du pôle de compétitivité MOVEO, ou encore dans le cadre d’une possible diversification vers l’activité solaire, en mobilisant les moyens du Grenelle de l’environnement.

En attendant la recherche et l’étude de ces solutions industrielles, nous demandons un moratoire suspensif des licenciements. Nous demandons enfin la tenue d’une table ronde avec l’ensemble des parties concernées (direction, syndicats, Etat, collectivités locales) pour contribuer à faire émerger une solution conforme aux intérêts des salariés, des populations et du territoire.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous assurons, Monsieur le Préfet, de notre haute considération.

Michel BILLOUT Daniel BRUNEL

 

Derichebourg . À Chilly-Mazarin (Essonne), 54 employés de ce sous-traitant de Chronopost ont été menacés de licenciement après un débrayage, le 7 juillet. Sous la pression, la direction a reculé.

 

La direction a fait machine arrière. Hier, 54 salariés de Derichebourg, employés en sous-traitance dans le centre de tri Chronopost de Chilly-Mazarin (Essonne), ont obtenu, après une nuit d'occupation du siège du groupe dans le 12e arrondissement de Paris, la levée des menaces de licenciement qui pesaient sur eux depuis plus de deux semaines. Épilogue heureux d'une tentative d'intimidation de leur direction, en réponse à la montée des revendications et au déclenchement d'une grève, début juillet.

« les chefs nous harcelaient»

L'affaire remonte à mars, voire janvier, voire octobre 2007. Octobre 2007, c'est la date à laquelle Chronopost, filiale à 100 % de La Poste, ouvre à Chilly-Mazarin une plate-forme ultramoderne destinée à devenir le « nouveau coeur du réseau », où transiteront 60 % des colis. Mais la vraie innovation est sociale, puisque la quasi-totalité du travail du site est sous-traitée à la société Derichebourg, multinationale française spécialisée dans les services. Celle-ci embauche alors 130 salariés pour décharger et charger les colis des camions, assurer la logistique et le tri des colis qui ne passent pas dans les machines automatiques. « La sous-traitance avait pour objectif d'éviter les grèves dans ce centre névralgique », dénonce Richard Giraud, délégué syndical central CGT chez Chronopost. « Le contrat prévoyait qu'en cas de grève chez Chronopost, Derichebourg palliait, et vice versa ». De fait, pendant un an et demi, rien ne bouge. Les salariés, la plupart d'origine africaine, travaillent tête baissée. « On était terrorisés, les chefs nous harcelaient pour travailler plus vite », raconte un salarié. Le centre est surchauffé l'été, sans chauffage l'hiver, le bruit infernal, le travail très rude, avec parfois des camions pleins de pneus à décharger à une personne en 45 minutes, expliquent les salariés, qui subissent aussi des horaires décalés : 16 heures-23 heures ou 23 heures-6 heures du matin, pour respectivement 1 200 et 1 400 euros net.

Mais en janvier dernier, le climat change avec les premières élections professionnelles, où la liste CGT emporte plus de 90 % des voix. « On a commencé à revendiquer nos droits », témoigne un employé. En mars, les délégués CGT communiquent à la direction une liste de revendications, essentiellement salariales : changements de coefficients, majoration à 50 % des heures de nuit (contre 20 %), 13e mois... « Au fil des négociations, la direction a fini par accepter certains points, notamment une prime de 300 euros, raconte Ali Abdoulkarim, délégué CGT. Mais, début juillet, elle nous a présenté un protocole où elle revenait sur certains points. » Le 6 juillet, les délégués appellent donc à un débrayage d'une heure, suivi par 57 personnes. Le lendemain, le directeur régional, Jean-Pierre Medico, notifie aux 57 leur mise à pied conservatoire en vue d'une sanction, pour « absence inopinée».

« Le directeur s'est senti coincé»

Depuis, il laissait planer la menace de licenciements, envers et contre tout puisque le Code du travail interdit formellement les sanctions pour grève. « L'inspection du travail a rappelé à la direction que l'exercice du droit de grève ne peut en aucun cas justifier la rupture du contrat de travail », explique Jean-Louis Betoux, de l'union départementale CGT, qui avait préparé une saisine des prud'hommes « au cas où ». « Le directeur s'est senti coincé, donc il a essayé de dire qu'il ne s'agissait pas d'une grève mais d'une réunion syndicale spontanée qui posait des problèmes de sécurité. Ça ne tient pas la route. » Hier soir, les discussions entre CGT et direction se poursuivaient, celle-ci tenant à maintenir une sanction, même faible, sur les grévistes. « Chronopost et La Poste ont dû intervenir pour sortir du conflit, par peur d'être éclaboussées, car elles sont complices de ce qui se passe »,

estime Richard Giraud, de la CGT Chronopost.

 

 

 

Publié dans Boites en luttes

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T
J'ai mis cet article sur mon blog.<br /> Je viens de poster un courrier à votre syndicat CGT.
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