Un groupe indien pour les papeteries du Crouzet à Saint Didier en Velay?
"J'ai appris la nouvelle à la radio". Hervé Montméat, le délégué CGT des salariés d'Abzac, anciennement Papeteries du Crouzet à Saint-Didier-en-Velay, était en congés ce jeudi 27 août, comme tous ses collègues, lorsque qu'il a entendu que l'usine avait finalement été vendue. Le 30 mars dernier un repreneur, qui voulait garder l'anonymat, avait en effet conclu une promesse de vente. "Ce n'est toujours pas fait, répond le Pdg d'Abzac, Jean-Louis d'Anglade, joint par téléphone, si la vente aboutit, la signature doit se faire lundi 1er septembre". En fait, explique-t-il, c'est la Chambre de commerce, qui a traité le dossier, qui aurait laissé entendre aux médias que la vente était acquise.
En tout cas, la direction assure que le repreneur, la société indienne Biltube, est prête à s'engager dans un plan de continuité de l'activité d'Abzac Crouzet, l'unité de production de carton. Les 39 emplois seraient conservés avec tous leurs acquis, les niveaux de salaires et l'ancienneté. "Il n'y aurait aucun licenciement, se réjouit Jean-Louis d'Anglade, ce qui par les temps qui courent est assez rare".
Société écran
Du côté des salariés, l'inquiétude persiste. "Je me suis renseigné, explique Alain Jury, représentant du personnel d'Abzac Crouzet, le repreneur ne s'appelle pas Biltube, c'est une entreprise avec siège social à Malte, ce qui me laisse dubitatif... un repreneur 'battant pavillon maltais', c'est louche". Rien de louche à tout ça, répond Jean-Louis d'Anglade, "il s'agit d'une sous-filiale de Biltube, une société écran qu'ils utilisent pour des raisons fiscales, mais ce sont les mêmes personnes, je les connais bien".
En ce qui concerne l'unité de transformation de carton en tubes, Abzac France, qui cristallisait les inquiétudes en avril dernier (lire l'article), elle a été délocalisée en juillet, la direction d'Abzac ne souhaitant pas céder l'activité de transformation, or le repreneur avait besoin des locaux. Six salariés d'Abzac France ont donc été licenciés avec un plan social, un autre a été reclassé sur le site de Saint-Pierre de Chandieu, dans la banlieue lyonnaise, et enfin quatre personnes ont été mutées à Sainte-Sigolène dans une petite structure. Une structure qui inquiète également Alain Jury, pour qui "si cela ne marche pas à Sainte-Sigolène, l'activité pourrait être transférée au siège à Bordeaux".
Annabel Walker
Source: zoom 42