Extrait de l'interview d'Elie Domota, de passage à Paris

"Le système capitaliste traverse actuellement une crise historique. Peut-on dire que le mouvement contre la pwofitasyon avait une dimension de remise en cause des logiques de ce système ?
Élie Domota. Oui, bien entendu. Le capitalisme et les rapports de domination capitalistes conduisent inexorablement à la barbarie. Ce système protège les privilèges de ceux qui passent leur temps à marcher sur les plus faibles au nom de la compétitivité, de la toute-puissance du marché. En face, on nous demande d'être « raisonnables ». C'est-à-dire, en réalité, d'accepter sans broncher les bas salaires, les licenciements, la casse des acquis sociaux au nom d'une prétendue « responsabilité ». M. Sarkozy nous montre la vraie nature de ce système. Je ne suis pas fondamentalement un pro-RSA. Mais je constate qu'il a cherché pendant des mois 1 milliard d'euros pour financer le RSA. Le même, en moins de deux heures, a mobilisé 360 milliards pour les banquiers. Ces mêmes banquiers qui se distribuent aujourd'hui l'argent entre eux sous forme de bonus faramineux. M. Sarkozy a convoqué les banquiers le 25 août dernier. Ils sont sortis de son bureau tout sourires. Comment ne pas voir là une connivence entre l'État et les milieux financiers ? Ce qu'il faut faire à notre sens aujourd'hui, c'est se mettre ensemble, dans l'unité et la solidarité les plus larges. Que les gens descendent dans les rues, envahissent l'espace public pour dire très clairement, dans un mouvement déterminé et engagé, qu'ils en ont marre de ne bénéficier que de miettes. Certains s'en mettent plein les poches, à ne plus savoir qu'en faire. Cet argent doit bénéficier à la majorité. Il faut que tout le monde puisse vivre."
Élie Domota : « Le capitalisme conduit inexorablement à la barbarie » - l'Humanite (19 September 2009)