REIMS : PAS ASSEZ DE BOULOT CHEZ BOSAL ET TROP A VALEO : CHOMAGE POUR LES UNS ET CHANTAGE AUX HEURES SUP' POUR LES AUTRES !
Pas assez de travail chez Bosal, trop à Valeo. On souffle le chaud et le froid chez les sous-traitants automobiles du secteur.
SI l'Insee a noté cette semaine une légère amélioration de l'activité industrielle au… deuxième trimestre, force est de constater que depuis, ça ne s'est pas confirmé. Le dernier four a été éteint chez les VMC et dans le secteur de la sous-traitance automobile, l'actualité n'est pas des plus rassurantes avec des situations bien différentes qu'on soit à Beine-Nauroy ou à Reims (1).
15 jours chômés d'ici fin décembre
Chez Bosal Le Rapide à Beine-Nauroy, fabriquant de crochets d'attelage pour caravanes et de galeries pour véhicules utilitaires, les salariés viennent d'apprendre au comité d'entreprise que le travail allait être réorganisé pour le dernier trimestre. Finies les heures supplémentaires obligatoires du mois de mai. La demande a été faite à la direction départementale du travail et de l'emploi. En octobre, novembre et décembre, les 170 salariés devraient être placés en chômage technique (lire aussi par ailleurs). Les 45 derniers intérimaires sont partis à la fin du mois de septembre. L'équipe de nuit (15 personnes) est supprimée et réintégrée de jour. Du jamais vu, même si traditionnellement chez Bosal, l'activité n'est pas à son maximum à cette époque.
« Renault et Peugeot, nos donneurs d'ordre, ne passent pas de commandes. Pour réduire leurs charges, ils ne veulent pas de stock. Comme le groupe Bosal ne veut pas en autofinancer, on nous impose du chômage technique », explique Laurent Gérardin, délégué syndical CGT qui refuse cette situation. « On nous met au chômage alors qu'on sous-traite des pièces soudées à l'extérieur. Nous n'avons qu'à rapatrier ces travaux pour éviter la casse. » Et de s'étonner aussi : « Avant à Beine, on fabriquait les rotules haut de gamme, désormais ce travail part en Tchéquie. De plus, notre unité a changé quatre fois de directeur en quelques années. Si on voulait affaiblir l'usine marnaise, on ne s'y prendrait pas autrement. »
« Chantage aux heures supplémentaires »
Contrairement à Bosal, on semble crouler sous le travail actuellement à Reims chez Valeo systèmes thermiques, entreprise spécialisée dans la fabrication de condenseurs, climatisations et radiateurs pour des véhicules Peugeot et Renault. Les 320 agents de production (CDI) et les 250 intérimaires sont mêmes invités à faire des heures supplémentaires, environ vingt heures par mois. Une situation qui ne rassure pas pour autant le personnel. « De toute façon, on nous impose les heures supplémentaires, jusqu'à 250 heures pas an ou sinon, on nous dit que l'activité sera donnée à la Pologne » commente Raphaël Santos, délégué syndical CGT. Un salarié qui craint que ce surcroît de travail en octobre-novembre ne se termine par du chômage technique pour les dernières semaines de l'année. De plus, l'entreprise qui a eu jusqu'à 1.200 CDI, il y a dix ans, n'en compte plus que 520 en 2009. Et on leur a fait savoir qu'il y avait désormais trop de monde aux structures (ingénieurs et bureaux).
Alain MOYAT
(1) Invitée à s'exprimer, la direction de Valéo n'a pas donné suite à notre demande
d'entretien.
Source : L'UNIONJacques tourtaux