Afpa : grève contre la restructuration
Les salariés de l’association de formation contestent la stratégie de la direction.
Les salariés de l’Association pour la formation des adultes (Afpa) étaient en grève et manifestation hier dans toute la France à l’appel de la CGT, la CFDT et SUD, pour s’opposer à la « spirale destructrice » dans laquelle est entraînée l’association. La journée était organisée à l’occasion de l’assemblée générale de l’AFPA, qui devait examiner le « plan stratégique » 2010-2014 présenté en novembre par le directeur général Philippe Caïla.
Ce projet s’inscrit dans le contexte de banalisation de l’Afpa : alors qu’elle était subventionnée par l’État et les régions, elle est désormais en concurrence avec d’autres organismes privés de formation. Ce qui amène la direction, d’une part, à anticiper une baisse de l’activité de 25 %, et à s’aligner sur les critères de rentabilité du privé. « Le plan est marqué par l’obsession de diminuer les frais », dénonce Jacques Coudsi, de la CGT. Les recrutements seraient gelés d’ici à 2014, ce qui d’après SUD représenterait 3 500 suppressions de postes sur les 10 500 actuels. Surtout, les personnels craignent que la réorganisation des sites et de l’offre de formation ne se traduise par des mobilités forcées.
Pour les syndicats, la restructuration aura aussi un impact négatif sur les formations. « C’est aberrant de casser un outil comme l’AFPA alors que les besoins des chômeurs sont énormes », déplore Jacques Coudsi. « Avec la logique de marché, ce sera la fin des formations longues de reconversion », estime Chantal Noël de SUD. De même, les conditions matérielles seront moins favorables, avec le projet de donner au privé la gestion des hébergements, et de rentabiliser les cantines. « Fini la gratuité des hébergements », et « les pris des repas vont augmenter », dénonce un tract syndical distribué aux stagiaires.
Fanny Doumayrou ( l'Huma)