Albi: la grève des éboueurs s'enlise

Cet « effort » porte sur l'IAT, l'indemnité d'administration et de technicité. « On ne demande plus 150 mais 125 €, ce qui nous mettrait au même niveau que les conducteurs d'Albibus. Cette prime comprend l'insalubrité du poste, le travail par tous les temps, la sécurité sur la voie publique et les mauvaises conditions générales accumulées depuis des années », détaille M. Puech.
Ces mauvaises conditions de travail, les anciens sont les mieux placés pour en parler. Robert Cayla, 56 ans, travaille ici depuis 1977. « Pendant des années, on n'a pas évolué. On a encore des camions qui datent de Napoléon. Le salaire ? Après 32 ans de métier, j'arrive à peine à 1 500 euros net. » Bernard Suderie, 55 ans, dénonce aussi la pénibilité.
« On n'a que 3 camions en boîte mécanique. Tous les autres véhicules sont en boîte manuelle. On se casse les genoux. »
Hier matin, les grévistes en avaient gros sur le cœur. « On va encore montrer des images des déchets qui s'accumulent dans les rues, mais qui s'intéresse à l'insalubrité de notre vestiaire ? Le matin, quand on prend le service à 4 h 45, il faut attendre qu'un collègue se change pour accéder à son casier. C'est tellement étroit qu'on n'y contient pas à deux. »
La C2A a fait de la réfection des locaux « une priorité » mais il faudra quitter le site vétuste de la rue Charcot. Ce n'est donc pas pour demain.
Demain, justement, les déchets devraient encore rester dans les rues. Car les éboueurs ont reconduit le mouvement au moins jusqu'à lundi, après avoir pris connaissance de la réponse des élus de la Communauté d'agglomération de l'Albigeois. Réponse qui ne les satisfait pas.
Poubelles répandues dans la nuit
Des inconnus ont mis la grève des éboueurs à profit pour organiser une expédition nocturne. Le but: amasser des sacs poubelle dans des lieux emblématiques de la ville. Hier matin, les entrées de la mairie et de la préfecture étaient jonchées de déchets. Même spectacle au pied de la cathédrale, place Sainte-Cécile, au Castelvieil et jusque devant le domicile du maire d'Albi, avenue du Général-de-Gaulle. Les éboueurs nient être à l'origine de ces actions. «C'est le fait de provocateurs qui veulent rendre notre grève impopulaire», affirmaient-ils hier.
LA DEPECHE