Atmel Rousset : bras de fer direction-salariés

Ce plan est en effet très favorable aux salariés : il prévoit que chaque salarié bénéficie de deux ans de salaires plus 34 000 euros, plus neuf mois de cellule de reclassement, soit un coût total de l'ordre de 80 millions d'euros, que l'entreprise n'a visiblement pas envie de supporter alors qu'elle accuse un recul de quelque 20 % de son chiffre d'affaires (1,56 milliard de dollars en 2008) et qu'elle est dans le rouge. « Trois repreneurs seraient intéressés, mais nous craignons qu'aucun n'ait la stature suffisante pour assurer la pérennité du site », s'émeut Jean-Yves Guerrini, délégué CFDT, selon lequel 47 unités de fabrication de puces sont aujourd'hui en vente dans le monde. Nous voulons qu'Atmel choisisse un repreneur fiable, capable de garantir le maintien des emplois, ou assume les engagements pris au printemps dernier, au cas où le repreneur viendrait à faillir », poursuit le syndicaliste. Pour ce dernier, une fois achevé le contrat de sous-traitance de trois ans accordé au repreneur, celui-ci risque fort de mettre la clé sous la porte.
« Nous avons plusieurs candidats, nous sommes en train d'en choisir un et nous demanderons au comité d'entreprise de valider le projet car nous souhaitons impliquer le personnel dans la reprise », indique Jean Vaylet, le directeur du site, qui doit recevoir les représentants des salariés aujourd'hui. « La direction nous a dit qu'elle nous présenterait le 18 décembre au plus tard le nom du repreneur et que ce serait ensuite à nous de juger de sa fiabilité », s'insurge Jean-Yves Guerrini. « Si on refuse le repreneur, le site ferme ! »
Aliette de Broqua à Marseille
source Figaro