Aunay-sur-Odon mobilisé pour sauver ABB

Environ 200 personnes se sont mobilisées hier, dans le centre-ville d'Aunay-sur-Odon.
Le plan de restructuration d'ABB France prévoit la fermeture du site où 51 personnes travaillent. Hier, dans la ville aux rideaux baissés, une manifestation a réuni salariés, syndicats et élus.
Reportage
Rideaux des magasins tirés, moral en berne : c'était comme un dimanche, hier, dans le centre-ville d'Aunay-sur-Odon. Les 51 salariés de l'entreprise de connexions électriques ABB ont revêtu leur t-shirt noir. En lettres rouges, sur la poitrine : « Tous ensemble dans la lutte ». Tous étaient en grève à l'appel des syndicats CGT et Force ouvrière.
Un plan de sauvegarde de l'emploi chez ABB France, annoncé le 19 mai dernier, prévoit la suppression de 540 emplois au niveau national. Depuis le sauvetage, par rachat, des sites de Mâcon (Saône-et-Loire) et Montluel (Ain), Aunay-sur-Odon détient une triste exclusivité : c'est le seul site du groupe pour qui la direction a prévu la fermeture. Même si des transferts du personnel sont envisagés, notamment vers Chassieu, dans le Rhône.
Rejoint par de nombreux habitants, conjoints ou amis, et soutenue par la plupart des commerçants, la manifestation a mobilisé presque 200 personnes. Dans le cortège, de nombreux élus. Comme Michel Bisson, maire-adjoint de Danvou-la-Ferrière, une commune voisine, qui se dit « très en colère. Le groupe, malgré ses bons résultats, choisit une stratégie qui pénalise les salariés ».
Sous les étendards syndicaux, Nadine Ray, cégétiste et déléguée du personnel, est « satisfaite de l'affluence ». Non loin, Patrick Leroy, délégué à Force ouvrière, pointe du doigt les contradictions dont font preuve les décideurs : « Les carnets de commande sont pleins. Sans parler de nos jours de chômage partiel, imposés alors même que des intérimaires travaillaient dans l'entreprise ».
Lancement d'un nouveau produit
En fin de parcours, Daniel Burtin, maire d'Aunay-sur-Odon, affiche un sourire pâle, mais déterminé : « Il faut maintenir ces emplois et tout faire pour que ce site historique, sorti de terre en 1963, ne devienne pas une friche industrielle. » Les habitants d'Aunay connaissent déjà la mobilisation en masse : en 1996, pour le centre hospitalier, des voix s'étaient élevées et la détermination avait payé. Comme le crache l'enceinte de la camionnette sono, ils restent donc « motivés ».
Et ils ont raison d'espérer. Selon Force ouvrière, un projet de lancement d'un nouveau produit, « Zénith » est dans les cartons d'ABB France. La CGT, elle, affirme qu'il existerait des racheteurs potentiels. Côté élus, le député-maire Jean-Yves Cousin a également alerté Christian Estrosi, ministre de l'Industrie.
Même la direction se montrerait presque rassurante. « Nous continuons à dialoguer avec les représentants du personnel, tout en étant très conscients de l'inquiétude des salariés », a simplement déclaré le groupe hier soir.
Reportage
Rideaux des magasins tirés, moral en berne : c'était comme un dimanche, hier, dans le centre-ville d'Aunay-sur-Odon. Les 51 salariés de l'entreprise de connexions électriques ABB ont revêtu leur t-shirt noir. En lettres rouges, sur la poitrine : « Tous ensemble dans la lutte ». Tous étaient en grève à l'appel des syndicats CGT et Force ouvrière.
Un plan de sauvegarde de l'emploi chez ABB France, annoncé le 19 mai dernier, prévoit la suppression de 540 emplois au niveau national. Depuis le sauvetage, par rachat, des sites de Mâcon (Saône-et-Loire) et Montluel (Ain), Aunay-sur-Odon détient une triste exclusivité : c'est le seul site du groupe pour qui la direction a prévu la fermeture. Même si des transferts du personnel sont envisagés, notamment vers Chassieu, dans le Rhône.
Rejoint par de nombreux habitants, conjoints ou amis, et soutenue par la plupart des commerçants, la manifestation a mobilisé presque 200 personnes. Dans le cortège, de nombreux élus. Comme Michel Bisson, maire-adjoint de Danvou-la-Ferrière, une commune voisine, qui se dit « très en colère. Le groupe, malgré ses bons résultats, choisit une stratégie qui pénalise les salariés ».
Sous les étendards syndicaux, Nadine Ray, cégétiste et déléguée du personnel, est « satisfaite de l'affluence ». Non loin, Patrick Leroy, délégué à Force ouvrière, pointe du doigt les contradictions dont font preuve les décideurs : « Les carnets de commande sont pleins. Sans parler de nos jours de chômage partiel, imposés alors même que des intérimaires travaillaient dans l'entreprise ».
Lancement d'un nouveau produit
En fin de parcours, Daniel Burtin, maire d'Aunay-sur-Odon, affiche un sourire pâle, mais déterminé : « Il faut maintenir ces emplois et tout faire pour que ce site historique, sorti de terre en 1963, ne devienne pas une friche industrielle. » Les habitants d'Aunay connaissent déjà la mobilisation en masse : en 1996, pour le centre hospitalier, des voix s'étaient élevées et la détermination avait payé. Comme le crache l'enceinte de la camionnette sono, ils restent donc « motivés ».
Et ils ont raison d'espérer. Selon Force ouvrière, un projet de lancement d'un nouveau produit, « Zénith » est dans les cartons d'ABB France. La CGT, elle, affirme qu'il existerait des racheteurs potentiels. Côté élus, le député-maire Jean-Yves Cousin a également alerté Christian Estrosi, ministre de l'Industrie.
Même la direction se montrerait presque rassurante. « Nous continuons à dialoguer avec les représentants du personnel, tout en étant très conscients de l'inquiétude des salariés », a simplement déclaré le groupe hier soir.
Claire ROBIN.