CRÉMIEU/VAULX-MILIEU, 13 anciens salariés d'EZ Transfert accusent leur ancien patron de licenciement abusif
Une affaire qui a été évoquée, hier matin, devant le conseil de Prud'hommes de Bourgoin-Jallieu.
Par la voix de leur défendeur, le représentant CGT Michel Verdel, les treize anciens employés de la société qui fabrique des échangeurs thermiques ont ainsi fait valoir à la barre une série de griefs.
Faisant partie d'une vague de 28 licenciements économiques notifiés en novembre 2008, ils reprochent en premier lieu à leur ancien employeur « de ne pas avoir informé les élus du personnel, dans les délais, des procédures en cours. Et certains d'entre eux ont appris leur licenciement par une simple note d'affichage sur leur lieu de travail », assure Michel Verdel.
Pour la défense, « la situation du groupe était très tendue »
Du côté de la défense d'EZ Transfert, Me Massot-Pellet affirme que de nombreuses réunions ont lieu pour informer les représentants du personnel de la situation de l'entreprise : « Aujourd'hui, on déforme la réalité, on ne peut pas dire que la consultation ne s'est pas faite normalement. »
Les 13 licenciés mettent également en doute la réalité économique du licenciement, car « deux sociétés du même groupe avaient à elles deux fait plus de 900 000 € de bénéfices en 2008 ». Bref, pour le représentant CGT, si EZ Transfert allait mal, ce n'était pas le cas du groupe auquel il appartenait et celui-ci aurait dû donner un coup de pouce financier plutôt que de choisir la voie du plan social.
Un argument que réfute également la défense de l'entreprise : « À l'époque EZ Transfert avait perdu quatre millions d'euros. Et ce n'est pas parce qu'une société du groupe se porte bien que tout le groupe va bien. La situation du groupe était très tendue. »
L'avocate balaie également du revers de la main l'idée qu'il y aurait pu avoir de la discrimination envers certains salariés. Pourtant, leur représentant affirme que « trois d'entre eux parlant très difficilement le français, l'entreprise l'a d'ailleurs reconnu, ils ne pouvaient être informés de la même manière de ce qui se passait ».
Autant de récriminations qui poussent les treize ex-salariés qui poursuivent la société, mais aussi la holding qui l'a reprise entre-temps, à demander des indemnisations allant de 11 000 € à plus de 35 000 € pour certains. Soit environ 300 000 € au total.
Le conseil de Prud'hommes tranchera et rendra sa décision le 23 mars .
blog Cyril Lazaro