Des ouvriers coréens campent devant le siège de Valeo

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

Une délégation de cinq ouvriers coréens campe depuis le début de la semaine devant le siège social de Valeo à Paris, dans le 17e arrondissement et prévoit de demeurer sur place, tant que la direction générale ne l’ aura pas reçue.

Ces salariés, soutenus par des délégués CGT de l’équipementier automobile, protestent contre la fermeture, annoncée en octobre dernier, d’une usine Valeo fabricant des compresseurs en Corée du sud, avec à la clé 180 suppressions d’emplois.
Source capital.fr



Rappel des faits
Dimanche 20 Décembre 2009

AMIENS Des Valeo licenciés aussi en Corée
Après son étape amiénoise, la délégation devait se faire entendre dans l’après-midi à Paris, sur les Champs-Elysées.

Après son étape amiénoise, la délégation devait se faire entendre dans l’après-midi à Paris, sur les Champs-Elysées.

Arrivés en France pour plaider leur cause auprès de leur direction mondiale, des salariés coréens virés sans ménagement, ont effectué un crochet hier par la Picardie pour faire connaître leur histoire.

Tambourins et gilets jaunes. Mais rien à voir avec les animations du marché de Noël. Une demi-douzaine de Coréens du sud a déboulé hier matin en ville, pour faire connaître l’histoire de leur usine Valeo, fermée depuis fin novembre. Arrivés d’Asie en milieu de semaine à Paris, ces salariés ont été reçus au siège mondial de l’équipementier, pour obtenir qu’il revienne sur sa décision. Ou au moins qu’il trouve un repreneur. En vain.

Du coup, avant de repartir, la petite délégation de salariés a poussé sa route jusqu’en Picardie, où des militants du NPA mais aussi des syndicats CGT et SUD-Métallurgie de l’usine Valeo d’Amiens les attendaient. Sans être trop surpris d’ailleurs par la mésaventure de leurs homologues.

Rachetée en 2005 par Valeo, leur société spécialisée dans les compresseurs de climatisation « fonctionnait bien », assure Cheong Wanyoung, syndicaliste dans cette usine implantée à Choung Chung Nam Do. « Une nouvelle usine en Chine »

Valeo réussissait à capter annuellement « des commissions de 3 % sur les ventes brutes ». Jusqu’au jour où la direction a estimé que l’usine, qui emploie 180 personnes, « manquait de productivité », tout en arguant de la crise et de la perte de marchés.

« L’annonce a été brutale », raconte Cheong Wanyoung. Sans s’y attendre, ces « Korean Valeo » ont été prévenus du jour au lendemain de leur licenciement par un simple courrier, empêchant ainsi toute possibilité de négociation derrière avec leur direction. Qui s’est d’ailleurs tout de suite envolée

 

Reportage diffusé sur une chaine Coréènne. Vidéo postée par la CGT Valéo d'Issoire.

 
Valeo affirme avoir mis en place des mesures d'accompagnement et des aides à la recherche d'emploi pour ses salariés sud-coréens. Il n’empêche, « le groupe a ouvert une nouvelle usine en Chine pour remplacer notre production », pense savoir le syndicaliste.

Amer, Cheong Wanyoung l’est d’autant plus que ses collègues avaient accepté des départs et des baisses de salaires, pour atteindre 1 300 € par mois. Encore trop élevé sans doute. Trop loin aussi des objectifs mondiaux du groupe, qui fin 2008 a annoncé une réduction de 5 000 postes dans le monde en même temps qu’un plan d’économies de 500 millions d'euros sur 2009.

« Les bénéfices sont de retour », constate pourtant Françoise Maréchal, déléguée CGT de Valeo-Amiens, où actuellement des intérimaires commencent à revenir alors même qu’un plan social est encore en cours. « Valeo se vante d’avoir su traverser la crise grâce à la reprise sur les marchés asiatiques et particulièrement coréens », ajoutent les ouvriers coréens. Qui l’ont promis : ils reviendront en janvier, pour tenter d’obtenir enfin gain de cause.

GAËL RIVALLAIN
Source courrier-picard.fr

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