deux salariés grévistes et délégués CGT à GSF Stella convoqués pour menaces et dégradations

Convoqués. C'est ce qui est arrivé à Mostafa Amel et Jérôme Desgardin, deux salariés grévistes et délégués CGT à GSF Stella.
Ils ont reçu une lettre avec accusé de réception. La direction de cette entreprise spécialisée dans le nettoyage industriel et basée dans la zone d'activités du Gard à Lens, les a reçus individuellement hier matin. Et ce qu'elle leur reproche est grave : une balayeuse mécanique incendiée, des tags, du bitume brûlé, des vitres cassées et des menaces physiques et verbales proférées. Sans compter que, toujours selon la direction, ils auraient empêché les pompiers d'intervenir lors d'un feu de palettes.
Non seulement les deux délégués du personnel clament que tout cela est faux mais en plus ils soupçonnent les cadres de GSF de « couper la tête de la CGT » au sein de l'entreprise. Mostafa Amel : « Ces accusations sont complètement infondées. Ils ont inventé ces motifs. Pour les dégradations des locaux et du matériel, on a fait faire des constats à un huissier. » L'homme a l'intention de porter plainte contre la direction pour diffamation. « Il y a atteinte à ma personne ! » Du côté de la direction, on maintient les accusations en annonçant que des plaintes ont été déposées. Mais on nie en vouloir spécialement à la CGT. Xavier Burguet, attaché de direction : « On compte 20 000 à 30 000 euros de dégâts. Ce sont des incidents intolérables. Ces entretiens individuels donneront lieu à un comité d'entreprise extraordinaire la semaine prochaine. » Même si ces entretiens individuels sont préalables à un licenciement, selon Xavier Burguet, « aucune décision n'a été prise pour le moment ».
Depuis le 19 avril, dix-sept salariés, selon la CGT, cinq à huit la semaine dernière selon la direction, sont en grève à GSF Stella. Une entreprise qui compte à Lens 200 employés. Leurs revendications sont essentiellement salariales. Ils réclament des augmentations de leur traitement, un 13e mois et de meilleures conditions de travail. « On essaie de maintenir un dialogue social et responsable », explique Xavier Burguet. « Ils ne veulent plus négocier parce qu'ils disent qu'il y a eu des dégradations », prétendent les militants CGT.
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