Evreux: 200 emplois menacés par une nouvelle réorganisation chez GlaxoSmithKline
Après deux annonces de suppressions massives d'emplois en 2009, le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) a annoncé mercredi 14 avril une nouvelle "réorganisation" de son activité, se traduisant en France par la fermeture du site de distribution d'Evreux (Eure), où travaillent environ 150 salariés, et par la suppression de 42 postes sur le site de production dans les activités administratives (comptabilité, informatique), également à Evreux (Eure). Dans ces mêmes activités, 15 postes seront transférés au siège français à Marly-le-Roi (Yvelines), sept seront créés.
GSK indique vouloir regrouper ses 22 centres de distribution européens sur quatres plate-formes qui seront chargées de l'approvisionnement de quatre grandes zones géographiques. La France devrait accueillir dès 2011 la plate-forme pour le stockage et la distribution dans les pays de nord-ouest de l'Europe. Mais cette activité sera externalisée et, précise GSK dans un communiqué, le choix de ce nouveau partenaire "n'est pas arrêté à ce stade". Ni le choix de la localisation géographique du futur site en France. Ainsi, le laboratoire indique que "les impacts éventuels en termes d'emplois" ne seront précisés que "dans les prochaines semaines", quand le futur prestataire sera choisi.
LICENCIÉ PAR GSK DEUX FOIS EN SEPT MOIS ?
"On nous a simplement annoncé que le site fermerait ses portes le 31 décembre, sans nous dire ce qu'on allait faire de nous. Est-ce qu'ils vont nous licencier ? Est-ce qu'ils vont nous transférer ? On nous dit qu'il faut attendre", explique l'un des salariés du site de distribution, Olivier Cantelou. "Mais le pire, c'est que 28 d'entre nous sont arrivés au centre de distribution en septembre après avoir été licenciés en mai dernier d'un autre site de GSK. Je peux pas croire que Glaxo me licencie une deuxième fois en sept mois !"
Au printemps 2009, GSK avait annoncé 800 suppressions d'emplois à Evreux, auxquelles s'étaient ajoutées à l'automne 440 suppressions supplémentaires, principalement chez des visiteurs médicaux, et 90 au siège de Marly-le-Roi. Olivier Cantelou avait fait parti de la première charrette. Licencié le 13 mai par GSK Connexion avant d'accepter une "offre valable d'emploi" moins-disante sur le plan salarial, dans un autre site de GSK. "On ne comprend rien à ce qu'ils font. Sur le plan social de l'an dernier par exemple, on voit des intérimaires embauchés à nos anciens postes, à quoi ça rime ?", s'emporte Olivier Cantelou, qui rappelle, amer, que son PDG, Andrew Witty, a touché 8 millions de livres de rémunération (en titres et en numéraires) cette année, soit une hausse de 76 % pour sa première année complète à la tête du groupe pharmaceutique mondial.
Installés devant le site, les salariés du centre de distribution se sont mis en grève jusqu'à lundi. Ils reprendront alors le travail "au ralenti", en attendant d'en savoir plus.
(Le monde) Aline Leclerc