GIRAC: Grève à l'hôpital,ceux qui répondent au 15 réclament un meilleur statut
Les permanenciers assistants de régulation médicale du Samu sont en grève nationale depuis le 28 décembre dernier. Un conflit relayé par la CGT. Ceux qui répondent lorsqu'on appelle les urgences au 15 réclament un meilleur statut. « Nous ne pouvons pas physiquement faire grève. Il y aura toujours quelqu'un pour répondre au téléphone », rassure cependant René Durieux, permanencier depuis trente-deux ans.
Ce qui n'empêche pas ceux qui se font appeler « les Parm » de communiquer sur leur situation. Au centre hospitalier d'Angoulême, ils sont 14 à se relayer sur des périodes de douze heures pour répondre au téléphone. « C'est nous qui orientons l'appel vers le médecin régulateur », explique Monique Foucaud. « Nous sommes un premier filtre. Nous devons récupérer un maximum d'informations en un minimum de temps. »
Il peut aussi arriver aux permanenciers de gérer directement l'envoi de secours en cas d'urgence si le médecin régulateur est déjà occupé. « Nous avons à gérer la détresse de la personne au bout de la ligne », explique un parm. « Lorsque je prends mon tour de garde, j'ai toujours l'estomac serré, confie René Durieux. On se doute que l'on va avoir des cas douloureux dans la journée ou la nuit. Je pense au jeune qui vient de trouver son père pendu ou à ces parents qui appellent pour une mort subite du nourrisson. »
Des petits salaires
Lorsque la garde prend fin, les permanenciers mettent vingt-quatre heures à l'oublier. « Nous avons quarante secondes pour prendre une décision et récupérer des informations, indique Patrick Gatinaud. Forcément, ça engendre du stress. » Aujourd'hui, les permanenciers assistants de régulation médicale sont considérés comme du personnel technique et sont rémunérés en conséquence.
« Je suis en début de carrière et je touche 1 340 euros », révèle Magaly Quchaud. Un de ses collègues culmine à 1 800 euros après trente-deux ans de service. Tous veulent changer de statut et passer en catégorie B, celle du personnel administratif. « On nous l'avait promis en 2009, mais ça ne s'est pas fait. On nous parle maintenant de décembre 2011. Il est difficile d'y croire », avertit Dominique Imbert, secrétaire adjoint de la CGT à Girac.
L'an dernier, le 15 a enregistré 160 000 appels. « Il y a trente ans, nous n'avions que deux ou trois appels par jour », se rappelle Monique Foucaud. « Mais nous n'avions à gérer que les urgences du Samu. Nous étions prévenus par les pompiers. » Aujourd'hui, les permanenciers doivent aussi prendre en compte les appels pour les gardes des médecins généralistes. « C'est un métier qui a considérablement évolué ces dernières années. Son statut aura prochainement 20 ans et il n'est plus adapté à ses responsabilités », souligne-t-on à la CGT.
« On a des appels pour un peu tout et n'importe quoi », constate de son côté René Durieux. « Maintenant, tout le monde connaît le 15. Un gars qui a mal aux dents peut par exemple nous appeler. Ça devient automatique. » Les permanenciers assistants de régulation médicale ne savent pas combien de temps dureront leur mouvement, mais ils sont en tout cas bien décidés à secouer le cocotier.
Auteur : stéphane durand