Grève partielle dans les raffineries de Total en France

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

Vendredi 16 avril 2010, par cclpv // Total

 

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Des arrêts de travail ont été observés dans quatre des six raffineries de Total en France, au moment où se tenait une table ronde à Paris sur l’avenir du raffinage dans le pays.

Selon la CGT, entre 65 et 70% du personnel posté, c’est-à-dire non administratif, de quatre raffineries - Donges, Gonfreville, La Mède et Grandpuits - a participé au mouvement.

D’après Total, moins de 50% du personnel posté dans trois raffineries était en grève, le groupe n’étant pas en mesure dans l’immédiat de fournir les informations pour tous les sites.

Le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, s’était engagé à évoquer l’avenir du secteur avec des pétroliers, syndicats et parlementaires après l’annonce par Total début mars de la fermeture définitive du raffinage à Dunkerque (Nord).

Pour maintenir la pression, la CGT avait appelé les salariés de quatre des six raffineries de Total à faire grève ce jeudi.

"Il s’agit de montrer de façon symbolique que les raffineries sont solidaires et inquiètes de leur devenir", a dit Franck Manchon, délégué CGT à Grandpuits (Seine-et-Marne).

En février, un mouvement de grève d’une semaine dans les six raffineries de Total en France avait eu lieu pour protester contre le projet de fermeture de Dunkerque, entraînant des ruptures partielles d’approvisionnement dans une centaine de stations-service.

Total s’était engagé en mars à ne pas fermer d’autres raffineries en France pendant cinq ans et a dit à plusieurs reprises qu’aucun licenciement n’aurait lieu à Dunkerque, qui emploie environ 400 personnes.

Le raffinage européen est confronté depuis quelques années à la baisse des marges et au manque de débouchés pour l’essence en raison du moins grand nombre de véhicules roulant au diesel.

Les syndicats espéraient aborder lors de la table ronde la question de la dépendance aux importations de produits pétroliers et les possibilités d’investissement pour adapter l’outil de raffinage et produire davantage de gazole.

Les sites de Donges (Loire-Atlantique), Gonfreville (Seine-Maritime), La Mède (Bouches-du-Rhône) et Grandpuits ont fonctionné jeudi au débit minimum.

Les expéditions de produits pétroliers ont été suspendues pour la journée sauf à Grandpuits, ce qui ne menace pas l’approvisionnement des stations-service, a dit la CGT.

Total n’a pas souhaité commenter l’éventuel impact sur la production de cette journée d’action.

La raffinerie de Dunkerque, à l’arrêt depuis mi-septembre était également en grève jeudi. Une demande en référé pour délit d’entrave aux instances représentatives du personnel et pour arrêt illégal de la production dans cette raffinerie a été déposée mi-mars par le comité central d’entreprise (CCE) de Total. Le jugement a été renvoyé au 22 avril.

Reuters 15/04/2010


Total : « Mobiliser les salariés au niveau national sera en quelque sorte notre dernière cartouche »

Symbolique : voilà comment résumer l’opération escargot organisée hier après-midi à Dunkerque par deux cents personnes venues soutenir les salariés de la Raffinerie des Flandres. « Contrairement aux cinq autres raffineries de Total et des autres groupes, nous ne sommes pas directement concernés par la table ronde nationale d’hier. Toutefois, nous avons tenu à manifester par solidarité avec nos collègues des autres sites, car c’est quand même l’avenir du raffinage français qui est en jeu », souligne Philippe Wullens, délégué SUD à la Raffinerie des Flandres.

Bien plus que la table ronde d’hier, les salariés de la Raffinerie des Flandres attendent davantage de la mobilisation des salariés des autres sites du groupe Total. « Il n’y qu’un impact national, comme en février, qui fera bouger les choses. Je ne dis pas que ce sera facile, mais il faut au moins essayer », insiste Dimitri, 27 ans. « Nous en sommes quand même à notre 92e jour de grève et remobiliser tout le monde n’est pas évident. Trois mois, ça devient long et ça divise parfois », reprend Philippe Wullens, qui pointe des tensions passagères entre certains salariés. « Heureusement, nous sommes toujours derrière pour calmer les esprits, car c’est l’unité qui nous fera gagner la partie », reprend le syndicaliste.

Barbecue citoyen

En attendant le jugement en référé du tribunal de Dunkerque, engagé par l’intersyndicale contre la direction de Total pour entrave au fonctionnement du CCE et spoliation du droit de travail, les salariés de la Raffinerie des Flandres invitent la population à un « barbecue citoyen » qui aura lieu samedi, sur le site, à partir de midi.

Objectif : faire signer une pétition réclamant le redémarrage de la Raffinerie des Flandres, « jusqu’à ce que la direction nous propose un vrai projet industriel pérenne à la place », insiste David. « Si la justice ne nous donne pas raison, nous irons, dès le début du mois de mai, rencontrer les salariés des autres raffineries pour tenter de les mobiliser, comme en février. Cela sera en quelque sorte notre dernière cartouche. En cas d’échec, on pourra quand même tenter des actions plus fortes », rebondit Philippe Wullens.

« Les salariés de la raffinerie ne sont pas isolés. Aujourd’hui (hier), des gars de Polimeri, d’Ascométal et de SRD sont venus manifester à leurs côtés. Notre travail, aujourd’hui, va donc consister à faire monter ce mouvement en puissance », prévient François Croquefer, de l’Union locale CGT. « Ce que nous propose Total, on n’en veut pas, intervient Erwan, 29 ans. J’ai déjà quitté ma région, la Normandie, pour venir travailler ici en 2007. Pour mon ancienne boîte, je faisais pas mal de déplacements, et si je suis venu travailler ici, c’était justement pour avoir une stabilité géographique. En clair, il est hors de question pour moi de bouger à nouveau, donc de faire machine arrière, en intégrant un centre d’assistance technique. »

La voix du Nord 16/04/2010

Publié dans Boites en luttes

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