L'Espagne assouplit son marché du travail au prix d'une grève générale:

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

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Les députés espagnols ont approuvé jeudi définitivement une loi assouplissant le marché du travail, "une régression sociale très sérieuse" selon les syndicats qui mobilisent leurs troupes avant la grève générale du 29 septembre, sur fond de chômage ...galopant.La nouvelle loi généralise un type de contrat à durée indéterminée donnant droit à moins d'indemnités de licenciement, limite le recours aux contrats temporaires, introduit plus de flexibilité horaire dans les entreprises, et facilite les licenciements économiques.
L'objectif est d'encourager les employeurs à recourir aux contrats à durée indéterminée (CDI) sur un marché du travail jusqu'alors caractérisé par un écart très important entre travailleurs stables relativement bien protégés et ceux en contrats précaires, de plus en plus nombreux.
Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero espère ainsi atténuer l'un des maux structurels de l'économie espagnole: l'explosion du chômage et de la précarité en temps de crise.La sévère récession qui a frappé le pays, sous l'effet conjugué de la crise financière internationale et l'explosion de sa bulle immobilière, a fait bondir le taux de chômage à plus de 20% de la population active.
Un record dans l'Union européenne (UE) où le taux de chômage moyen est d'un peu moins de 10%.Les deux principaux syndicats espagnols, UGT et CCOO, ont fait monter la pression en réunissant 16.000 délégués à Madrid pour préparer la grève générale.
Cette réforme va "faciliter les licenciements et affaiblir les droits" des salariés, a dénoncé le secrétaire général de l'UGT, Candido Mendez.La ministre de l'Economie et des Finances, Elena Salgado, a estimé au contraire qu'elle permettra "sans aucun doute (à l'Espagne) de remonter sur l'échelle de la compétitivité internationale".Quatrième économie de la zone euro, l'Espagne a été rétrogradée de la 33e à la 42e place au classement international de la compétitivité 2010-2011 publié mercredi par le Forum économique mondial (WEF), qui a pointé la rigidité de son marché du travail.
Après des mois de dialogue de sourds entre syndicats et patronat, le gouvernement avait imposé le 16 juin par décret-loi sa réforme, avec entrée en vigueur immédiate, sous la pression du Fonds monétaire international (FMI).L'Espagne était alors en pleine tourmente financière, chahutée par les marchés en raison des doutes sur sa capacité à réduire ses déficits publics en pleine envolée.
Le gouvernement a ensuite accepté que son décret-loi soit converti en simple projet de loi et puis débattu et amendé par les députés et sénateurs.Après une navette au Sénat, le texte a finalement été approuvé grâce à l'absention des députés du Parti nationaliste basque (PNV, centre-droit), dont le vote sera crucial à l'automne pour l'approbation de la Loi de finances 2011.
Cette réforme, ajoutée à la volonté du gouvernement de reporter de 65 à 67 ans l'âge minimum du départ à la retraite, a scellé le divorce entre M. Zapatero et les syndicats, après six ans d'idylle.Les syndicats craignent toutefois une faible mobilisation, dans un climat d'apathie sociale persistant malgré les mesures d'austérité impopulaires du gouvernement, d'autant que la loi sera déjà entrée en vigueur.
Si 58% des Espagnols jugent la grève générale justifié, seuls 9% sont certains de s'y joindre et à peine 13% pensent qu'ils le feront "probablement", selon un sondage publié dimanche par le quotidien El Pais (centre-gauche).A l'inverse, 55% sont sûrs de ne pas y participer et 18% pensent qu'ils ne le feront "probablement pas"

 (AFP)

 

 

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