La vague des plans sociaux a reflué à la fin 2009

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

continental-manifestation-hanovre_387.jpgLes plans sociaux et les licenciements ont explosé l'année dernière avant de retrouver leur niveau d'avant la crise en décembre et en janvier. Mais la contestation sociale ne désarme pas.

2009 restera comme une année noire sur le front de l'emploi. Le nombre de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) a plus que doublé l'an passé, à 2.242 contre 1.061 en 2008 et 957 en 2007, selon les statistiques de la Dares (services des études du ministère du Travail). Au total, 265.700 licenciés économiques ont rejoint les listes de chômeurs inscrits à Pôle emploi l'an passé, contre 232.300 en 2008.

L'explosion du phénomène remonte à l'automne 2008, période où la planète a basculé dans une crise financière sans précédent depuis les années 1930. Crise qui s'est très vite étendue à l'économie réelle. D'une cinquantaine en moyenne par mois avant la crise, le nombre de PSE a franchi allègrement la barre de la centaine entre septembre et décembre 2008, pour culminer à 252 en mars 2009.

Une poussée qui s'est accompagnée dans certains cas d'une radicalisation des salariés concernés. La bataille des "Conti", qui s'est achevée en janvier 2010 par la fermeture du site de Clairoix et la relaxe de six d'entre eux à l'origine du saccage de la préfecture de l'Oise, est sans doute le plus emblématique. Mais on se souvient aussi des conflits chez Molex, New Fabris, Michelin, SKF...

Les combats des salariés pour sauvegarder les emplois se multiplient

Depuis l'été dernier, le soufflet médiatique est retombé. Pas le nombre de plans sociaux. Si la tendance s'est légèrement infléchie, elle reste cependant à un niveau très élevé (166 plans sociaux en septembre, 179 en octobre). Parallèlement, le nombre d'inscrits à Pôle emploi suite à un licenciement économique est monté en puissance tout au long de l'année, passant de 19.000 en janvier à 24.000 en septembre.

2010 ne s'annonce pas sous de meilleurs augures. Certes, le nombre de PSE a baissé en décembre à 139, soit deux fois moins que lors du pic de mars, tandis que le nombre de licenciés économiques est descendu à 18.500 puis 16.100 en janvier, un rythme de croisière que l'on retrouvait avant la crise.

Pour autant, les annonces de plans sociaux risquent fort d'être très mal vécues par les salariés. Leur contestation pourrait s'accroître. Les combats récents des salariés de l'usine Philips de Dreux, de l'usine Marbot-Bata en Dordogne, de Freescale à Toulouse ou encore de l'usine Total à Dunkerque en sont la preuve.

Outre la sauvegarde de l'emploi, les revendications en matière de salaires vont aussi se multiplier, les salariés estimant s'être suffisamment serrés la ceinture pendant deux ans. D'autant que les bonus des banques et les dividendes des grandes entreprises repartent à la hausse. 2010 ne sera donc pas plus calme sur le front de l'emploi.

Publié dans Boites en luttes

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