Le Congrès 2009 au jour le jour
Le Mercredi, c'est la poursuite du débat sur le document d'orientation
Jamais un congrès n'a été aussi suivi et médiatisé, jamais depuis l'origine de la CGT il n'y avait eu de candidature d'opposition face au candidat officiel, et les délégués ne sont pas insensibles à ce qui se passe, à l'écho dans les médias... Jusqu'à la BBC et la RAI qui demandent des interviews, tous les journaux nationaux et régionaux tournent en boucle sur cette candidature et les contradictions qu'elle manifeste. Cela dit, dans les interventions du congrès, la candidature de Jean-Pierre Delannoy elle même n'apparaît pas vraiment, il faut que cela se débloque d'ici la fin de la semaine !
Journée tendue dans les débats. On sent que quelque part la tension monte, et les interventions critiques sont finalement assez nombreuses, ce qui est assez étonnant vue le nombre des nouveaux délégués. C'est à la fois le reflet de la crise et de ses conséquences, du réformisme aigu de la confédération qui va vraiment loin dans la collaboration de classe, et aussi l'impact de la candidature Delannoy qui quelque part a libéré la parole, a mis au grand jour le malaise général et permis d'en parler ouvertement, avec soulagement quelque part. Une ambiance de lutte, pas si mauvaise que cela dans ce congrès, mais encore le manque d'une véritable alternative en dehors du vote "pour" les textes de la direction confédérale. En tout les cas, un peu une surprise pour un congrès initialement totalement formaté et boulonné comme jamais...
A tel point que la tribune a commencé à être agressive, et qu'il a fallu une intervention d'une camarade sortante de la CE pour appeler la tribune à être plus correcte et à respecter les délégués. C'est pour dire là où on est arrivé !!
Beaucoup d'interventions sur le fait qu'il n'y a "rien dans le document" (ce qui n'est d'ailleurs pas exact - il y a une orientation), qu'il fallait mettre des axes revendicatifs, avoir des revendications claires, ne pas noyer le poisson... Des interventions offensives, mais trop peu sur le fond de l'orientation proposée. Quand des délégués affirment que le "développement humain durable" ça ne veut rien dire, à la fois on peut les comprendre (c'est vrai que le texte est particulièrement imbuvable), mais ça veut dire quelque chose de tout à fait précis, un capitalisme fraternel et à visage humain, dans un monde apaisé et d'intérêt général où les contradictions de classe ont disparu...
Alors, faute de critique sur le fond, la réponse est facile : "on vous a compris, on a intégré plein d'amendements" - on connaît la manoeuvre, on l'a déjà vécu dix mille fois, on va changer deux virgules et puis basta !!!
Le vote de la résolution 1 du document d'orientation (sur la crise économique et les solutions à y apporter) sera finalement votée avec 76,5% de pour, 23,5% de contres et 5% d'abstentions, ce qui en vote uniformisé mène à 72,7% pour, 22,3% contre et 5% d'abstentions. Un résultat similaire au vote de la veille.
Suit une table ronde sur les jeunes avec l'UNEF et l'UNL complètement bidon, suivi d'un débat lénifiant sur la question, ou évidemment tout le monde est d'accord. Mais le temps passe, quatre heures sur la question et on n'a pas du tout parlé des licenciements et de la crise !!! Manifestement il faut gagner du temps...
Du coup, le congrès va prendre beaucoup de retard, et ce n'est que vers 19h45 qu'a lieu le dernier vote sur la résolution 3, qui rappelons-le porte sur le "syndicalisme rassemblé", la "représentativité" et les journées d'action bidon, sujet brûlant s'il en est. A l'heure où nous écrivons, les résultats ne sont pas encore connus.
Le soir, réunion publique de soutien à la candidature de JP Delannoy, qui va regrouper plusieurs dizaines de personnes (dont beaucoup de camarades venus avec le blog "Où va la CGT ?") dans une salle du centre ville, alors d'ailleurs qu'une autre réunion animée par les militants du POI a lieu en même temps dans un autre lieu...
Beaucoup a été dit dans cette réunion sur l'ambiance du congrès, la nécessité d'aller jusqu'au bout en convaincant les délégués hésitants, le fait de ne pas apparaître diviseurs.
Une forte intervention d'un camarade de Vitry sur la lutte des sans-papiers et la double face de la Confédération à ce propos. Et puis bien sur la nécessité de remettre sur le tapis la candidature de JP Delannoy, pour aller jusqu'au bout de la démarche et montrer son sérieux pour l'avenir.
Des points de vue contradictoires sur l'appréciation que l'on porte sur la direction confédérale (des amis qui se trompent ? ou des ennemis qui se cachent ?) mais la volonté d'avancer ensemble pour proposer une alternative. D'ailleurs, un document de 4 pages était proposé par le collectif national de lutte de classe pour organiser la suite, on en reparlera. Des perspectives en vue de réunions publiques dans diverses régions, à l'occasion des congrès locaux ou départementaux, et à nouveau la nécessité de renforcer le collectif national CGT de lutte de classe.
Du pain sur la planche, mais la volonté d'avancer quand on s'est séparé assez fatigués vers 22h30...
Le Jeudi, c'est la fin du débat sur le document d'orientation
source Où va la cgt