Le regret du leader des Conti : « J'aurais dû parler à l'extérieur de la sous-préfecture»

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

Xavier Mathieu à sa sortie du tribunal hier soir.

« Non, t'es sérieux ? » L'oreille collée à son mobile, le regard sombre, Xavier Mathieu apprend que le tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) vient de refuser de suspendre la procédure de fermeture de l'usine de Clairoix près de Compiègne (1120 salariés). Filmé par deux caméras, ce 21 avril, à la sous-préfecture de Compiègne, il donne libre cours à sa fureur : un coup de pied dans le bureau sur lequel il est assis puis un grand geste du bras. L'ordinateur, posé sur le bureau, est balayé. Le président s'étonne. « Vous êtes un cadre syndical expérimenté. On vous voit recevoir un appel et vous donnez le top départ. On voit ensuite apparaître une sorte de déchaînement ».

À la barre, le délégué syndical CGT s'indigne, veut expliquer les raisons de sa colère. « Cinq fois, j'ai supplié l'employé de me laisser parler à la sous-préfète qui était à Beauvais. Cinq fois, il a refusé ». Pressé de questions par l'avocat général et le président, il prend à témoin les magistrats : « Vous ne vous mettez pas en colère, des fois ? Je suis un être humain. C'est un cataclysme que je viens de prendre sur la tronche. »

Ca ne suffit pas à l'avocat général. Le magistrat ne se laisse pas attendrir : « la fermeture de cette usine a été vécue par toute la région comme un cataclysme mais ce n'est pas cela qui est en procès. Pourquoi ce coup de pied ? Vous rendez-vous compte que, vous, syndicaliste, vous êtes en train de tout casser ? »

Xavier Mathieu concède à regret :« Vous croyez que j'arrive à regarder ces images ? Ma faute, c'est d'avoir annoncé à l'intérieur de la sous-préfecture qu'on allait fermer. J'aurais dû le faire à l'extérieur. » Pour le reste, le délégué syndical CGT s'en tiendra à la ligne défendue par l'avocate des Conti. « Je ne conteste pas avoir bousculé cet ordinateur. Je conteste que l'on ne nous apporte pas la preuve que cet ordinateur ait été cassé. Chez moi, il m'arrive de faire tomber l'ordi, mais il ne se casse pas. »

Source courrier-picard.fr 

Publié dans Boites en luttes

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