Les cellules de reclassement sont peu efficaces et coûtent chères.
Les cellules de reclassement épinglées par le Conseil économique et social

Retour à l’emploi laborieux, suivi inexistant… Une étude du Conseil économique, social et environnemental (CESE) remet en cause l’efficacité des cellules de reclassement. Ces cabinets privés accompagnent les salariés licenciés dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi.
Les plans de sauvegarde de l’emploi se sont multipliés, et avec eux, les cellules de reclassement. "Même si elles ne constituent pas une obligation légale, rappelle le Conseil économique, social et environnemental (CESE), elles sont considérées comme un élément nécessaire, voire indispensable des mesures de reclassement incombant à l’employeur". Le hic, c'est que la plupart des accompagnements s’avèrent inefficaces, constate l'étude publiée cette semaine par le CESE.
La députée UMP, Marcelle Ramonet, qui pilotait le rapport, a passé au peigne fin les cellules de reclassement : contenu de l’accompagnement, coût, formations proposées, qualité des emplois retrouvés. Le résultat est sans appel : les reclassements s’avèrent plutôt inefficaces. Seuls 60% des salariés accompagnés ont retrouvé un poste, dont 30% en CDI. De quoi confirmer une étude de la Dares réalisée en novembre 2009, qui notait : "seuls 3 salariés suivis sur 10 retrouvent un CDI à l’issue de la cellule de reclassement, un quart retrouve un contrat court (CDD ou mission d’intérim, quelle que soit leur durée) et moins de 5% reprennent ou créent leur entreprise."
Défauts d’accompagnement
Il faut dire qu'en matière d’aide à la recherche d’emploi, les services laissent à désirer. "63% des salariés accompagnés déclarent ne pas avoir effectué de bilan professionnel, tandis que 82 % déclarent ne pas avoir élaboré de projet professionnel", souligne le rapport. Il existe aussi un manque d’informations sur les actions de formation : "35% n’ont reçu aucune offre de formation alors qu’ils souhaitaient en bénéficier."
Plus de contrôles
Or, ces cellules reclassements coûtent chères à l'Etat : 31,5 millions d’euros chaque année, à raison de 2.000 euros maximum par bénéficiaire. Le CESE propose donc des pistes de réformes. A commencer par un renforcement des contrôles, quitte à moduler les rémunérations des cabinets en fonction de leurs résultats. Autre solution : uniformiser les méthodes, en rendant systématique les bilans professionnels et l’identification des besoins de formation. Pour optimiser les taux de reclassement, le rapport préconise, enfin, d'adapter la durée des reclassements aux besoins de chaque salarié et au bassin de l’emploi plus ou moins sinistré.
Source capital.fr