Les Fralib déterminés à garder leur usine

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

Unilever veut fermer le site de Gémenos où travaillent 182 personnes

Hier à la mi-journée, lors d'une assemblée générale, les représentants syndicaux appellent au calme et à la mobilisation.

Hier à la mi-journée, lors d'une assemblée générale, les représentants syndicaux appellent au calme et à la mobilisation.

Photo Edouard coulot

 

La tension n'était pas encore palpable, hier à la mi-journée sur le site de Fralib à Gémenos. Et pourtant. Les salariés se préparent à "un processus très long". Alors que la direction venait d'annoncer le projet de fermeture de l'usine de conditionnement de sachets de thé et infusion, où travaillent 182 personnes, une assemblée générale s'est tenue hier, à la mi-journée. L'occasion, pour Gérard Cazorla, secrétaire CGT du comité d'entreprise, et Olivier Leberquier, délégué syndical CGT, qui n'en sont pas à leur premier combat, d'appeler à la mobilisation.

"L'outil de travail n'est pas à eux. Aucun boulon ne partira d'ici. On va mettre notre usine sous surveillance. La bataille de l'intérieur doit commencer maintenant." Car aux yeux des leaders syndicaux, les arguments économiques avancés par la direction pour justifier la fermeture du site "ne tiennent pas la route". Dans un communiqué diffusé en milieu de matinée, le groupe Unilever soulignait en effet un "manque de compétitivité de l'usine", qui représenterait "à elle seule 27% des coûts pour 5,1% des volumes de production européens".

La direction avance aussi une perte de "20% de ses parts de marché dans les trois zones (France, Pays nordiques et Italie) où sont vendues 85% des productions de Fralib. Sur ces mêmes marchés, les marques de distributeurs, plus compétitives, ont quant à elles progressé." Aux yeux des salariés, c'est au contraire la politique du groupe, qui, en délocalisant certaines productions, au fil des ans, vers d'autres sites, n'a pas consolidé son activité.

Un site où ces dernières années, les conflits se sont multipliés. En 2007, d'abord, avec un plan social de 40 suppressions d'emplois, et plus récemment, au printemps dernier, sur la question de l'organisation du travail et de la grille des salaires, avec 9 semaines de grève.Pour l'heure, les salariés ont rejoint leurs postes de travail, même s'ils préparent activement la mobilisation. Samedi, plusieurs cars devraient emmener des manifestants à Marseille. "Nous allons nous entourer d'experts, concernant les questions économiques, mais aussi de conseils juridiques, si nous devons mener des procédures", indiquait hier Gérard Cazorla, demandant aux salariés de "rester calmes".

Un conseil difficile à suivre, si l'on en croit les commentaires de certains, dans les rangs de l'assemblée générale hier. Si l'usine ferme, 90% de la production gémenosienne sera transférée vers le site de Bruxelles et 10% en Pologne. Les partenaires sociaux ont jusqu'au 20 octobre pour indiquer s'ils acceptent l'accord de méthode, prévoyant les conditins de discussions, prélude à tout plan social. "Cela revient à déterminer comment on va tuer la bête. Ce n'est pas vraiment la direction qu'on pense suivre", indiquaient hier à demi-mots les syndicalistes. "Certains ont 30ans de vie ici. Cette usine nous appartient, il n'est pas question qu'on se laisse marcher sur la tronche".

Bref, si le climat était plutôt serein, hier, la mobilisation est en marche, et le ton pourrait bien se durcir face à une direction qualifiée de "mercenaires payés pour faire la sale besogne."

Au printemps dernier, les grévistes n'avaient pas hésité à vider les rayons des hypermarchés environnants des produits Unilever. Hier, les salariés ont simplement rejoint leurs postes de travail. Avec toutefois déjà un slogan en tête "le thé Elephant existe à Marseille depuis 118 ans, on va se battre pour qu'il existe encore."
(La PROVENCE)

Publié dans Boites en luttes

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