Les métallos CGT crient au loup sur l'extension du chômage partiel

Renault Douai. «Nous ne sommes pas sauvés avec nos trois modèles Scénic et Mégane.» (Guy Pottiez, CGT).
Les syndicalistes expriment leurs craintes sur l'activité des sites automobiles et de transformation de l'acier dans la région. Chiffres à l'appui, après consultations, entreprise par entreprise.
Jean-Pierre Delannoy ne baissera pas la garde. Après s'être fait remarquer au plan national pour avoir été le seul opposant déclaré à Bernard Thibault lors du récent congrès national de sa centrale syndicale, le leader des métallos CGT a réuni son équipe dans les principaux sites industriels de la région pour tirer une nouvelle sonnette d'alarme. « 2010 sera pire que 2009. Les remontées du terrain sont claires, presque partout, la visibilité est quasi nulle sur l'activité au deuxième semestre, et parfois avant. » Que disent les métallos dont les prévisions se sont toujours révélées proches de la réalité ? En substance, à SevelNord (Lieu-Saint-Amand), on passe sous la barre des 3 000 salariés (3 650 il y a un an et demi). En juin, on passerait de 72 à 38 véhicules par jour sur la gamme monospaces. À Toyota Onnaing, près de 600 emplois précaires (CDD, intérim) ont été « libérés » (notre édition d'hier).
À la Française de Mécanique (Douvrin), l'activité tient grâce aux petits moteurs mais l'usine fait l'objet de « nombreuses demandes » de chômage partiel dès le mois de mars, comme à STA (Ruitz) pour les boîtes de vitesses en lien direct avec Renault ou à MCA (Kangoo, Mau-beuge) où l'on redoute deux mois de chômage partiel et des possibilités de mi-temps pour ceux qui sont à moins de trois ans de la retraite. Chez Faurécia (Hénin-Beaumont), chômage partiel « massif » en février chez Vallourec (tuberie acier de Saint-Saulve), passage de 16 à 7 ou 9 postes. À la scierie, passage de 5 à 4 équipes et de 21 à 17 ou 18 postes. Enfin, Renault Douai avec une semaine de chômage partiel en février. « On ne travaille pas dans la sérénité », assure Guy Pottiez. On se bat depuis 2007 pour élargir la gamme, aujourd'hui réduite à trois modèles (Scénic 3, Grand Scénic et Mégane coupé). Notre ancien directeur a été nommé chez Dacia en Roumanie, et on craint sa concurrence sur un monospace low cost, produit là-bas. Je le dis : on peut faire un Scénic low costà Douai ! On ne va pas se laisser détricoter notre gamme, on a une vraie carte à jouer pour sauvegarder l'emploi. » Un meeting CGT aura lieu le 10 février à Sin-le-Noble (10 h - 13 h, salle des fêtes), en présence de syndicats d'autres secteurs. •
la voix du nord
Blog jacques Tourtaux