Les Pimkie ont organisé une opération escargot sur l'A22

Le cortège s'est ébranlé vers 11 h 30, destination Neuville-en-Ferrain. PHOTO « LA VOIX ».
Le conflit qui oppose syndicats FO et CFDT à la direction chez Pimkie (groupe Mulliez) a pris une nouvelle ampleur, hier, avec une démonstration des grévistes sur l'A22, montrant ainsi que leur détermination est loin de fléchir, très loin de là. La réussite de leur opération escargot risque bien de les remotiver pour assurer le blocage des sites de livraison de l'enseigne de vente de prêt à porter.
Comme depuis le début de l'occupation des sites, un gréviste jette une palette de bois sur le feu installé devant les grilles de Pimkie-Diramode, sur la zone de la Pilaterie. Les filles se protègent du froid comme elles le peuvent avec des couvertures vite humidifiées par la pluie.
Pourtant, les sourires sont sur les lèvres un peu gercées. L'agitation y est un peu plus importante que les jours précédents. Il y a plus de monde, des véhicules de police sérigraphiés, des policiers en civil, des membres de la CRS. Les grévistes ont sorti les tenues repérables : rouge pour FO, orange pour la CFDT. Quelques drapeaux CGT sont agités, par des salariés bien décidés à ne pas suivre la consigne donnée par l'union locale de ne pas participer à la manifestation prévue ce jour-là. Et pour montrer leur détermination, les grévistes ont décidé de se rendre à Neuville-en-Ferrain, ville du second entrepôt de Pimkie, mais aussi lieu où les délégués doivent passer une partie de la journée avec les représentants du cabinet Syndex, missionné par le comité d'entreprise. Et pour cela, ils ont décidé de s'y rendre en cortège par l'autoroute et de mener une opération escargot, histoire d'être plus visibles qu'au fond de leurs zones industrielles.
Pour éviter les problèmes, des contacts ont été noués avec la préfecture et les forces de police en charge d'encadrer le cortège d'où la présence de CRS en charge de l'autoroute. Ces derniers tentent d'obtenir un cortège sur une file, histoire de ne pas trop gêner la circulation. Ce sera en vain. À 11h30, le cortège s'ébranle, direction l'A22 et Neuville-en-Ferrain. Ça roule plutôt vite pour la cinquantaine de véhicules à la queue leu-leu. Certains ont bien compris qu'à cette allure, leur opération va vite passer inaperçue. Arrivés au niveau du centre commercial de Roncq, ils entament une véritable opération escargot. De fait, là ça commence à coincer sérieusement et la circulation se ralentit. Au final, les automobilistes n'auront pas été bloqués très longtemps puisque vers 12h15, les grévistes sont arrivés à Neuville-en-Ferrain. Il ne restait plus qu'à faire la jonction avec celles et ceux qui bloquent l'accès de l'antenne neuvilloise.
Cette manifestation s'inscrit dans la stratégie : un jour, une action. Demain, les grévistes se rendront par le métro dans les magasins lillois de la marque.
Philippe Perrault, responsable régional de la CFDT, était présent lors de la discussion avec les représentants de Syndex. Les syndicalistes se posent beaucoup de questions sur l'analyse des chiffres. De fait, ils se demandent aujourd'hui si c'est bien une procédure de plan de sauvegarde de l'emploi qui s'applique. Des chiffres circulent sur Internet quant à des bénéfices importants sortis de chez Diramode. Il est vrai que les revendications syndicales dans le cadre d'un PSE ne sont pas les mêmes que dans le cadre d'un plan de réorganisation.
La voix du nord