Les salariés de Gabriel Europe dans le flou

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

Publié le 29 septembre 2010 - 00:39 république du centre
Ludovic Bienvenu (à gauche), le secrétaire du CE, et Bruno Bodenan, délégué CGT, ne cachaient pas leur désarroi.
L'entreprise installée à Bonneval va supprimer 42 postes. Lundi les salariés se sont retrouvés lors d'une assemblée générale pour organiser une manifestation et d'éventuels débrayages.
L'ambiance dans les ateliers de Gabriel Europe se fait de plus en plus pesante. Le personnel n'a plus le coeur à l'ouvrage. Lundi midi, une assemblée générale a réuni la plupart des 123 salariés du fabricant d'amortisseurs installé à Bonneval. Dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), Gabriel Europe va supprimer 42 postes dont 29 en production et le reste dans le secteur administratif. À cela s'ajoute « 16 modifications de contrats ».

Après l'assemblée générale, Bruno Bodenan, délégué CGT, explique : « Nous avons recueilli l'avis du personnel sur la situation actuelle pour savoir quelles actions nous allions mener. » Avec Ludovic Bienvenu, le secrétaire du comité d'entreprise, il s'apprête à organiser une manifestation dans les rues de Bonneval. Ils ne savent pas encore quand mais Bruno Bodenan espère y voir « 300 personnes ».

« Le syndrome de Rosi »

Les deux hommes ont aussi demandé un rendez-vous au maire car, disent-ils, « les politiques ont la responsabilité de favoriser l'activité et de ramener des emplois dans leurs communes. » Joint par téléphone, Joël Billard s'étonne : « J'ai appris ça du jour au lendemain ! C'est quand même dommage d'être averti après coup. Qu'est-ce que je peux faire maintenant ? » L'édile doit rencontrer aujourd'hui un repreneur qui l'a sollicité.

Car pour l'instant l'avenir reste flou. « ArvinMeritor (le groupe américain propriétaire de l'entreprise) souhaite mettre fin au partenariat signé il y a deux ans avec le distributeur TRW, ce qui représente 63 % de notre clientèle » détaille Ludovic Bienvenu. Dans le même temps, TRW souhaiterait racheter Gabriel Europe.

« Mais on ne connaît pas ses intentions donc comment pourrait-on se prononcer sur ce rachat ? » s'interroge le salarié, qui a 16 ans d'ancienneté. L'ensemble des employés craint le « syndrome de Rosi ». Cette entreprise basée à Dreux, propriété d'Arvin, avait été rachetée par un groupe britannique avant d'être mise en liquidation un an plus tard en 2008...

Bruno Bodenan et Ludovic Bienvenu dénoncent « la mauvaise politique du groupe ». Ils avouent leur incompréhension : « Cela fait plusieurs années qu'Arvin veut nous vendre et que le groupe n'investit plus dans les machines ! On n'en serait peut-être pas là si le groupe avait fait les bons choix stratégiques... » La prochaine réunion concernant le plan de sauvegarde d'emploi est fixée au 12 octobre.

Un lourd passif


Gabriel Europe a été menacée à plusieurs reprises de fermeture. L'entreprise, propriété du groupe américain ArvinMeritor, est déficitaire depuis plusieurs années. En janvier 2008, treize personnes avaient déjà été licenciées. Gabriel Europe compte aujourd'hui 123 salariés contre plus de 200 quand elle tournait encore à plein régime.

Publié dans Boites en luttes

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