Manifestations contre les mesures d'austérité en Europe, marche géante à Bruxelles.
Plusieurs manifestations contre les mesures d'austérité ont été organisées mercredi en Europe, de la Grèce à l'Espagne, en passant par la Pologne.
A Dublin, un homme est allé jusqu'à bloquer les portes du Parlement irlandais au moyen d'un... camion pour protester contre le sauvetage onéreux des banques.Des dizaines de milliers de manifestants ont envahi les rues de Bruxelles, en prévision d'une "euro-manifestation" en direction des institutions européennes qui devait débuter à 13h. Les organisateurs espéraient rassembler quelque 100.000 participants.
Que ce soit les arrêts de travail des personnels médicaux et des employés des chemins de fer en Grèce ou la première grève générale depuis huit ans en Espagne, l'ensemble des actions visent à protester contre les coupes budgétaires, les augmentations d'impôts, les réductions des retraites dans le cadre de plans d'austérité des gouvernements européens qui cherchent à contrôler leur dette.A Varsovie, notamment, des milliers de salariés polonais ont manifesté sous la pluie pour protester contre les plans gouvernementaux destinés à geler les salaires et augmenter certaines taxes. Ils ont réclamé des garanties en matière de sécurité de l'emploi et l'abandon des plans prévoyant la hausse de taxes.A Dublin, la police a annoncé l'arrestation d'un homme de 41 ans, après l'action d'un individu qui a bloqué les portes du Parlement à l'aide d'une bétonnière, pour dénoncer le plan de sauvetage onéreux des banques. Sur le véhicule, étaient inscrits en lettres rouges les mots "Toxic Bank", apparemment en référence à l'Anglo Irish Bank, nationalisée l'an dernier pour sauver l'établissement de l'effondrement, ainsi que la phrase "tous les hommes politiques devraient être renvoyés".
Le défilé géant dans la capitale belge était programmé en début d'après-midi alors que la Commission européenne a proposé mercredi d'instaurer de nouvelles pénalités contre les Etats membres qui dépensent trop, dans l'espoir de prévenir une nouvelle crise de la dette comme celle qui a sapé l'euro.
L'exécutif européen propose de contraindre les pays à réserver 0,2% du produit intérieur brut, s'ils laissent filer leur déficit.
Cette réserve se transformerait en une amende, s'ils ne ramenaient pas rapidement leur dette sous la barre des 60% du PIB.
Les propositions de la commission doivent être approuvées par le Parlement européen et les gouvernements des pays membres de l'UE.
"C'est un moment bizarre" que choisit "la commission européenne pour proposer un régime de sanctions", a estimé John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui organise la marche à Bruxelles. "En quoi cela va-t-il améliorer la situation? Cela va la rendre pire", a-t-il déclaré dans un entretien à Associated Press Television News."Non à l'austérité, priorité à l'emploi et à la croissance" est le slogan de l'"euro-manifestation" de Bruxelles, qui devait être composée d'une cinquantaine d'organisations syndicales représentant 30 pays, selon la CES.
Les syndicats européens entendent manifester contre les mesures d'austérité récemment adoptées par de nombreux pays européens et demander des plans de relance en faveur des emplois de qualité et de la croissance