Nouvelles menaces sur les "Conti" toulousains

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

Pour regagner une productivité mise à mal par la crise de 2009, le groupe Continental menace de fermer ses usines les moins rentables en dépit de bons résultats financiers.

Cet après-midi à partir de 13 h 30, les salariés de l’usine Continental de Toulouse se réuniront en assemblée générale pour faire le point sur le bras de fer engagé depuis mai entre la CGT et la CFDT majoritaires dans l’entreprise, et la direction locale du groupe.

À l’origine de ce conflit, la pression exercée par la direction internationale du groupe sur les usines dont elle juge la productivité insuffisante. Objectif affiché : réaliser des économies pour compenser la baisse globale de 30 % de la production héritée de la crise de 2009. Pour justifier sa stratégie, Continental s’appuie sur un classement interne de la compétitivité de ses 32 usines de composants électroniques. Respectivement situés aux 22e et 23e places de ce classement maison, « les deux usines de Toulouse et de Foix doivent impérativement remonter de cinq places pour éviter les risques de fermeture », explique la direction de Continental via son service de communication.

A Toulouse le plan d’économie présenté par la direction doit aboutir à 8 % d’économie sur le coût du travail. Pour y parvenir, la direction de CAF SAS qui réunie les trois sites de Toulouse, Foix et Boussens propose d’augmenter le temps de travail dans des proportions allant de 2 à 4 jours par an. De bloquer les salaires et de réduire les primes, de baisser les subventions versées au CE, et de transférer vers les salariés une partie des charges de retraite complémentaire jusqu’ici payées par l’employeur.

Tour de vis

« Ce tour de vis devrait permettre de réaliser 13,7 millions d’économie sur les 2 500 salariés de trois sites au 1er janvier 2011 », explique Olivier Grimoux. Mais pour le délégué CGT, ce sacrifice ne se justifie pas au regard des résultats économiques des trois sites « qui annoncent déjà 50 millions d’euros de bénéfice pour 2010. Pas plus qu’à l’échelle de l’ensemble du groupe qui annonce une hausse de 15 % de son chiffre d’affaire pour 2010. » Ces chiffres ne sont d’ailleurs pas contestés par la direction de Continental qui fait valoir des impératifs financiers : « Continental est composé d’une multitude de petites entreprises qui sont mises en compétition et on gardera les meilleures car il y a des actionnaires qui veulent des résultats. »

La Dépêche 06/07/2010


Continental : les salariés refusent les baisses de salaires

400 salariés de Continental des sites de Toulouse, Boussens et Foix se sont réunis hier pour dire non au plan d’économie de la direction allemande. Les syndicats majoritaires (CFDT-CGT) refusent de signer l’accord.

Malgré la période estivale peu propice à la mobilisation, environ 400 salariés de Continental se sont réunis hier en assemblée générale sur le site de Toulouse pour contester le plan d’économies de la direction. Rejoints par deux délégations des sites de Foix et de Boussens, les « Conti » toulousains ont clairement dit « non » au projet de la direction allemande de réduire le coût du travail de 8 %. La direction allemande du spécialiste de l’électronique automobile, justifie un train de mesures d’économies drastiques par le manque de compétitivité des sites midi-pyrénéens. « Nous avons déjà fait beaucoup d’efforts avec 150 départs volontaires l’an dernier, l’arrêt des contrats de 200 intérimaires sans compter les sous-traitants in situ. Aujourd’hui on nous demande de réaliser 13 M€ d’économies soit 5 000 euros par salarié ! » tempête Sami Hamida, délégué syndical central CFDT.

« on ne signera pas l’accord »

Avec 2 500 salariés, les trois sites régionaux ont dégagé 38 M€ de bénéfices en 2009 malgré la crise. « La motivation des dirigeants est purement financière. Ils nous demandent l’équivalent 2 % de baisse de salaires, l’abandon de jours RTT… » précise le délégué syndical. Le syndicat allemand IG Metal a chiffré à 416 euros la perte de pouvoir d’achat par mois et par salarié. La coalition CFDT-CGT qui représente 60 % des salariés a annoncé hier qu’elle ne signera jamais cet accord, bloquant le processus. Pour contourner ce refus, la direction pourrait organiser un référendum, « sans valeur juridique » selon la CFDT.


Direction : « maintien des emplois »

Pour la direction, les efforts à faire sont indispensables sans quoi « le point de rupture des usines de Midi-Pyrénées sera atteint en 2012 » précise une porte-parole. Alors que les syndicats parlent de « chantage à la fermeture », Continental promet que si un accord sur la réduction des coûts est signé, le directoire du groupe basé en Allemagne s’est engagé à compléter les carnets de commande des usines de Foix, Boussens et Toulouse jusqu’en 2015 afin d’augmenter de 50 % le chiffre d’affaires de ses trois sites et ainsi, d’y maintenir intégralement l’emploi jusqu’en 2015.

La Dépêche 07/07/2010

Publié dans Boites en luttes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article