Philips, l'ironie vous va si bien.
Nous attendions avec impatience les résultats trimestriels du groupe Philips. Nous ne pouvions, en effet, passer sous silence cette messe tant attendue des actionnaires et, une fois divulgués, hésiter à les mettre en perspective avec la fermeture définitive du site de Dreux.
Lundi 19 mars, Gérard Keisterlee, PDG ROYAL PHILIPS ELECTRONICS, a donc annoncé que ceux-ci étaient, pour le premier trimestre 2010, excellents.
Bénéfice net : + 200 millions d’Euros, CA trimestriel : + 5.7 M d’€ (soit + 11.9% par rapport au T1 2009). Ces chiffres, tirés par les marchés émergents et rendus possible par la suppression de milliers d’emplois, donnent le sourire à Philips.
Par la même occasion, le groupe se félicitait de la restauration de sa rentabilité dans l’Electronique Grand Public et soulignait que les ventes de téléviseurs seront élevées au second trimestre, soit, ironie du sort, la même activité que le site de Dreux.
Nous reviennent en mémoire les propos des HAMEL et autres ESTROSI, qui, à travers les articles de presse et autres interventions médiatiques, essayaient de nous enfumer. Souvenons-nous qu’ils nous indiquaient, en bons représentants commerciaux, que Philips était une société intègre, que sa moralité ne pouvait être remise en cause, que des solutions pour l'emploi avaient été avancées et que finalement tout était bien qui finissait bien.
La réalité est pourtant toute autre, si les résultats du groupe sont bénéficiaires, les résultats du bassin Drouais sont eux catastrophiques et épinglent une politique invisible et dénoncent une justice soumise.
Le politique, censé nous représenter ; la justice, censée rendre ses décisions en notre nom, nous exproprient de nos droits.
Avertissons ces petites mains du capitalisme qu’ils ne pourront indéfiniment exercer le rétropédalage et jouer longtemps à ce petit jeu car, en se soustrayant ainsi à leurs obligations, ils tarissent la source même de leur légitimité.
Nous ne pouvons réécrire l'histoire de Philips EGP de Dreux. Au mieux méditons-là, tirons-en les leçons et évitons que cela deviennent le décor de nos vies.
Par:Laurent BORDEAU