PTPM (Marne) : un chef d’entreprise séquestré
Le directeur du fabricant de tissus pour automobiles PTPM, à Aÿ (Marne), est retenu depuis lundi soir dans son usine. Il a passé la nuit dans un bureau de l’entreprise, avec sa directrice des ressources humaines et l’avocat du groupe Trèves (propriétaire de PTPM).
« On leur a monté des chutes de tissu pour qu’ils s’en fassent des lits de fortune.
Ce matin, on les a vus au réveil, ils ont pris un café et ils sont repartis dans leur bureau », a de son côté expliqué Alain Hamou, délégué du personnel au comité d’entreprise. « On essaie de leur faire apporter de quoi se changer, se raser », a confié de son côté une porte-parole de Trèves.
Menace d’incendie
Les salariés ont bloqué les accès aux bureaux avec des containers et ont disposé autour du bâtiment des rouleaux de mousse qu’ils menacent d’incendier si les dirigeants de l’entreprise tentent de quitter les lieux.
Des « discussions » ont eu lieu dans la soirée entre l’avocat de Trèves et l’avocate des salariés, Maître Caroline Substelny, pour tenter de mettre fin à la séquestration, sans succès. « On ne négocie pas sous la contrainte », a affirmé la porte-parole du groupe. « Pour l’instant, il n’y a pas de nouveau rendez-vous de pris. Le blocage se poursuit », a indiqué Alain Hamou.
Les revendications
Le personnel exige « la cession de l’usine pour un euro symbolique à tout investisseur ou à la ville d’Aÿ et une indemnité de compensation pour le préjudice subi de deux millions d’euros, afin de favoriser la mise en oeuvre de tous projets industriels ».
Trèves avait annoncé en avril 2009 la fermeture de deux sites du groupe en France, celui d’Aÿ et celui de la Sodimatex, à Crépy-en-Valois (Oise). Depuis cette annonce, les quelque 130 salariés de PTPM, sous-traitants de PSA, ont multiplié les actions en justice pour faire annuler et suspendre les différentes procédures de licenciement.