Relations employeurs-salariés : la confiance s'effrite
Selon un sondage réalisé par TNS Sofres pour Altedia publié par Les Echos, six salariés sur dix déclarent ne plus avoir confiance dans leurs dirigeants.
La confiance entre salariés et employeurs semble en crise. Selon un sondage réalisé par TNS Sofres pour Altedia et publié lundi par Les Echos, seuls 42,7% des salariés du privé déclarent avoir "confiance dans les dirigeants" de leur entreprise. Pour les salariés du public, les résultats ne sont guère mieux puisque dans les administrations ils ne sont que 29,6% à avoir confiance.
Concernant les salaires, seuls 38,2 % des salariés, 40,8 % dans le privé et 29,5 % dans le public, jugent les écarts de salaire entre leurs dirigeants et eux-mêmes justifiés. La seule exception concerne les très petites entreprises, où 61 % des salariés affirment que les intérêts de leurs dirigeants vont dans leur sens. Le sondage note également que le stress au travail ne constitue pas une préoccupation majeure. Cette importance relative du stress signifie aussi que si les salariés sont mécontents de leur salaire et inquiets (près d'un sur deux se sent menacé dans son emploi), ils "ne sont pas résignés", selon Xavier Lacoste, directeur général d'Altedia, la société de conseil en ressources humaines pour laquelle a été réalisée cette enquête. Les salariés semblent même plutôt revendicatifs. Dans le privé, ils sont ainsi 46 % à évoquer la grève et 22 % des actions violentes.
Ces résultats ne sont pas pour autant une bonne nouvelle pour les syndicats puisque seulement 42% des salariés du privé leur font confiance. "Il y a une aspiration à tout régler au premier niveau avec son manager", souligne Xavier Lacoste, qui note un "désinvestissement du collectif" vers un "repli individualiste".
Cette étude a été réalisée, du 14 au 23 octobre, auprès d'un échantillon représentatif de 1005 salariés du privé, d'entreprises publiques et administration.