RER A: poursuite de la grève aujourd'hui
Sur le quai du RER A, gare de Lyon... AFP PHOT MIGUEL MEDINA
Les négociations salariales n'ayant pas progressé entre les syndicats et la RATP, la grève est reconduite aujourd'hui sur le RER A et élargie à l'ensemble du réseau RER, ainsi qu'aux bus, métro et tramway.
La CGT, FO, les Indépendants et l'Unsa ont en effet déposé des préavis pour protester contre le licenciement d'un conducteur.
La RATP prévoit cependant un trafic quasi-normal sur les lignes de métro, normal pour les bus et tramways, et deux trains sur trois pour le RER B. Le trafic du RER A sera lui encore perturbé avec un train sur deux aux heures de pointe et un trafic quasi-nul aux heures creuses.
Les syndicats ont accusé la direction de la RATP d'avoir décidé une "rupture" unilatérale des négociations et de chercher "le pourrissement". "Les organisations syndicales n'ont pas de contact avec la direction", a déclaré Joël Joseph (CGT), ajoutant: "On reste toujours ouvert à la négociation, on est dans l'attente d'une nouvelle rencontre".
La direction s'est déclarée "disponible pour recueillir" la position des syndicats sur les propositions faites durant la nuit de mardi à mercredi. Seul point positif, selon les syndicats: la direction a enfin "acté l'ouverture de négociations". Mais sur le fond, ses propositions "sont en-deça de ce qu'elle avait proposé" précédemment, a dit la CGT. "Les syndicats ont fait un pas en avant" en revoyant à la baisse leurs prétentions concernant une prime, mais "la direction a fait un pas en arrière", selon Laurent Djebali (Unsa).
Les syndicats revendiquent une prime de 120 euros (Unsa) à 150 euros dont 30 euros variables (CGT, FO, CFDT, Sud, Indépendants). La direction, qui mettait initialement environ 100 euros sur la table, a proposé dans la nuit "une prime variable" pouvant atteindre 80 euros mensuels, soulignent les syndicats.
Les syndicats estiment qu'une revalorisation est "un dû" au vu des efforts supplémentaires demandés aux 550 conducteurs de la ligne A depuis une augmentation de l'offre de RER en 2008, qui a entraîné une dégradation des conditions de travail.La RATP affirme au contraire avoir "enrichi" ses propositions.
Outre la création d'une "prime variable en fonction des objectifs de régularité" dans le cadre du contrat avec le STIF (Syndicat des transports d'Ile-de-France), elle propose la révision des tableaux de service pour assurer la régularité du trafic et l'ouverture, en janvier 2010, de discussions sur les grilles salariales, les carrières et les parcours des conducteurs.
Le président PS de la région Ile-de-France et du STIF, Jean-Paul Huchon, a réitéré sa demande de nomination d'un médiateur que, pour l'instant, ni la direction ni les syndicats ne jugent souhaitable.
La ligne A du RER, qui va de Nanterre vers Boissy-Saint-Léger ou Marne-La-Vallée en Ile-de-France, est l'une des plus chargées au monde avec plus d'un million de passagers par jour et la plus grosse ligne de transport en commun urbain en France.