Retraites : mobilisation en hausse selon les premiers bilans

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

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Les manifestations organisées mardi 12 octobre ont rassemblé en France près de 3,5 millions de personnes selon la CFDT et la CGT, un record depuis le début du mouvement. Le ministère de l'intérieur recense 1 230 000 de manifestants, contre 997 000 le 23 septembre.

Il s'agit de "la plus grosse [journée de mobilisation] depuis le début du processus", selon le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault. Son homologue de FO, Jean-Claude Mailly, est sur la même ligne, évoquant "une forte poussée de la mobilisation". Une nouvelle journée de mobilisation est d'ores et déjà prévue le samedi 16 octobre.

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Hausse de la mobilisation dans les grandes villes. A Paris, les syndicats estiment à 330 000 le nombre de manifestants, contre 89 000 selon la police, qui avait estimé à 65 000 le nombre de manifestants le 23 septembre. A Marseille, les syndicats ont recensé une affluence record à la mi-journée avec 230 000 personnes. La police en a compté 24 500. A Toulouse, les syndicats annoncent 145 000 personnes à la mi-journée (30 000 selon la police), ce qui représente également un record de participation. A Nantes les manifestations ont réuni entre 39 000 selon la préfecture et 95 000 manifestants selon les syndicats.

>> La carte des manifestations mise à jour en temps réel

Grève reconduite à la RATP et à la SNCF. A la SNCF, la direction recense 40,4 % de grévistes, la CGT 53,8 %. La direction prévoit de nouveau des perturbations mercredi, d'un niveau comparable, les premières assemblées générales ayant voté la reconduction du mouvement.

La RATP n'a pas attendu la fin de journée pour reconduire le mouvement de grève. Les assemblées générales des réseaux bus, métro et RER ont largement voté la reconduction à main levée pour mercredi. Le mouvement était suivi à hauteur de 17 % selon la direction, plus que lors de la grève du 23 septembre.

La grève est également très suivie dans le secteur pétrolier. Dans les raffineries, la mobilisation était très suivie. Onze des douze raffineries en métropole étaient touchées par des grèves, parfois partielles, mais reconductibles sur la plupart des sites. Les six raffineries Total étaient affectées par des grèves, mais le mouvement n'avait pas de répercussions sur le ravitaillement des carburants d'après la direction. Total "a pris les dispositions nécessaires" et "pour l'instant le mouvement n'a pas de conséquence visible sur les approvisionnements" en carburants. "Il n'y a pas de raison qu'il y ait de pénurie sauf si les gens se ruent sur les stations-services", a précisé Esso.

>> Les grévistes, secteur par secteur, et la situation dans les transports

Les lycéens rejoignent les cortèges. C'était une des interrogations avant cette nouvelle grève : les lycéens et les étudiants allaient-ils venir grossir les rangs des manifestants ? Selon les chiffres du ministère de l'éducation, près de 360 lycées sur les 4 302 de France, soit un peu plus de 8 %, était touchés à des degrés divers. "Au plus fort des mouvements, on a recensé 90 lycées bloqués", dit le ministère, assurant que ce chiffre a considérablement baissé par la suite. Selon les étudiants de l'UNEF, suelque 150 000 jeunes ont manifesté, dont 90 000 lycéens selon l'UNL, premier syndicat lycéen, qui affirme que 800 lycées ont été "mobilisés". La FIDL recensait "des actions diverses et variées allant du simple barrage filtrant avec distribution de tracts au blocage, notamment à Paris".

>>Le reportage "Les syndicats étudiants jouent la pédagogie pour mobiliser"

Fillon écarte toute concession. Le premier ministre, François Fillon, n'a pas hésité à dénoncer la "tentation de l'extrême gauche et d'une partie du PS" de "mettre des jeunes de 15 ans dans la rue", lors d'une réunion des députés UMP. Pour M. Fillon, le gouvernement ne peut tout simplement plus revenir en arrière car "on est au bout de ce qui est possible" sur les concessions sur les retraites. "Maintenant, ce qu'il faut, c'est du sang-froid et pas de provocation", a-t-il lancé à sa majorité. L'Elysée a rappelé en début de journée que "des avancées ont été faites" pour répondre "aux légitimes inquiétudes des syndicats et salariés: pénibilité, carrières longues, parents d'enfants handicapés ou de trois enfants".

Martine Aubry, première secrétaire du Parti Socialiste, a dénoncé dans un communiqué l'"entêtement" du gouvernement sur les retraites "qui ne mène nulle part, sauf à des risques d'affrontement", appelant l'exécutif à "faire preuve de responsabilité". Pour le porte-parole du PS, Benoît Hamon, le gouvernement "s'oppose désormais à des mobilisations qui vont crescendo" et pour lesquelles "le soutien de l'opinion est de plus en plus fort".

>>La réforme des retraites : le délicat  exercice du parti socialiste

(Le Monde)

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