schneider electric:une déclaration cgt schneider electric

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

une déclaration cgt schneider electric,une fois de plus ......le travailleur "trinque"

 

Déclaration de la délégation CGT à la première réunion informelle des 12 et 13 avril 2010
à propos du projet de restructuration industrielle présenté par la direction

 

En ces temps préoccupants où la rentabilité financière, soigneusement doublée de fervents appels à l’effort des salariés et à la solidarité, cherche à se substituer à la fonction sociale, Schneider Electric poursuit ses restructurations et ses destructions d’emplois.         Lors du CCE le 31 mars vous avez annoncé  les regroupements de fabrications, les transferts d’activités et la fermeture du site de Merpins (206 personnes impactées directement), la suppression de 90 postes à Barentin, et généré le désarroi d’hommes et de femmes dont vous menacez la stabilité sociale. Car c’est plus d’un millier de personnes, si l’on considère les sphères familiales, les tissus économiques locaux, les services publics locaux qui est réellement frappé.

Vous êtes en contradiction avec les préconisations de votre propre président du conseil de surveillance qui, dans son rapport « Bien-être et efficacité au travail– 10 propositions pour améliorer la santé psychologique au travail- » indique : « Tout projet de réorganisation ou de restructuration doit mesurer l’impact et la faisabilité humaine du changement ». Avez-vous consulté les salariés concernés pour connaitre la nature des impacts personnels ? Vous décidez pour eux, vous décidez de leur choix de vie. Les charentais par exemple ressentent vos annonce comme le passage d’une deuxième tempête Xynthia. Vous forcez au déracinement des familles ancrées socialement, elles doivent se débarrasser de demeures qu’elles ont mis parfois des vies à acquérir.

Ainsi, c’est à croire qu’un double mépris s’opère à notre encontre.

Le mépris d’un président de conseil de surveillance qui écrit ce qu’il pense et ferme les yeux sur la non-application de ses recommandations. Ou celui  d’un président de conseil de surveillance qui n’écrit ce qu’il pense et laisse libre d’action des managers décideurs voués exclusivement à l’intérêt des actionnaires.

Nous rappelons également son souhait de voir « la performance économique ne [pas] être le seul critère d’attribution de la rémunération variable. La performance sociale doit aussi être prise en compte, incluant notamment  [les] conditions de travail ».

Au nom de quel réalisme économique devrions-nous donc accepter le bradage de sites performants, le recentrage d’activités (dont nous pouvons logiquement penser qu’il s’agit d’une première étape) ?

Les décisions prises par la direction ne répondent en rien à des besoins industriels ou économiques.

Schneider Electric sacrifie les emplois en France au nom d’une rentabilité à deux chiffres, insoutenable en période de crise, en mettant en concurrence les salariés français avec ceux des pays à bas coûts. Peu importe les dégâts « collatéraux » (problèmes de qualité, impacts environnementaux induits par les transports…) et les conséquences sociales.

De plus le 24 février 2010, en CCE exceptionnel Mr Megglé (responsable Déploiement Industriel) annonçait attendre pour Juin 2010 les conclusions des travaux menés par des experts sur le dispositif industriel en France. Dans la même réunion il affirmait la pérennité du site de Merpins et sa vocation au niveau mondial de fabrication de la boutonnerie. Un mois plus tard, c’est l’annonce de la fermeture du site de Merpins, sans aucune logique! De l’art d’ajouter du mépris au mensonge.

Nous sommes aujourd’hui devant vous, répondant à la demande de plusieurs organisations syndicales pour envisager des mesures d’accompagnement alors même que le processus n’est pas engagé. Pourquoi cet empressement. Vous bafouez la nature d’un dialogue social qui doit s’effectuer dans la durée, soucieux de l’intérêt de tous. Cette manœuvre, nous l’avons compris, tend à faire valider, admettre comme inéluctable la fermeture des sites, la casse des emplois. Vous tentez de résigner les salariés à un triste sort.

Le mort en puissance ne l’est pas……que vous préparez déjà ses obsèques : indécent.

Il existe pourtant des solutions industrielles alternatives, soucieuses des hommes qui font la richesse de l’entreprise. Elles méritent d’être entendues, étudiées, si tant est que l’on puisse toujours croire au dialogue social.

Enfin, les élus du CCE avaient voté à l’unanimité un droit d’alerte. Le démarrage rapide des négociations sur les mesures d’accompagnement entache la poursuite de cette procédure. Il valide pour le moins l’intérêt nul que vous y portez. Bel exemple encore de respect du dialogue social. Ce droit d’alerte, de fait rendu presque caduc, devrait permettre de mener une expertise sur la stratégie industrielle du groupe en France et sur ses conséquences sur les sites et sur les emplois.

Il est encore possible de travailler aux solutions alternatives pour chaque site concerné, le préalable étant un moratoire sur les négociations d’aujourd’hui. Il constituerait un geste fort envers les salariés, un espoir pour tous ceux et toutes celles qui font la richesse de notre entreprise.

 

Rueil Malmaison, le 12 avril 2010.

 

                                                                                                    

 

 

Publié dans Boites en luttes

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