SNCF: Pas d'embellie en vue sur le front de la grève
PARIS (AP) — Alors que des centaines de milliers de passagers doivent transiter par les gares à l'occasion du plus gros week-end de chassé-croisé des vacances de printemps, la grève à l'appel de la CGT et de Sud-Rail se poursuit à la SNCF sans embellie en vue, avec un onzième jour de conflit consécutif samedi.
Vendredi, dixième jour de grève, le taux de participation était même en hausse, avec 32.57% de grévistes pour les contrôleurs et 32.41% pour les agents de conduite, contre 29% et 31,8% la veille selon les chiffres diffusés par la direction.
Interrogée vendredi par l'Associated Press, la direction de la SNCF s'attendait à une situation inchangée durant tout le week-end, avec surtout des perturbations sur les liaisons nationales vers le Sud-Est et entre les villes de province, affirmant ne pas avoir varié sa position. "La grève ou la négociation mais pas les deux", assurait-on au siège de l'entreprise à Paris.
Toujours est-il que la table ronde prévue mercredi prochain avec l'ensemble des organisations syndicales est, pour l'heure, maintenue, et que la direction "n'a pas, à ce jour, la réponse" quant à une éventuelle annulation si le mouvement se poursuit la semaine prochaine.
Vendredi, les conducteurs en Provence-Alpes-Côte d'Azur et à Clermont-Ferrand ont voté la suspension du mouvement, a-t-on appris de sources syndicales, "mais globalement, dans le reste des régions, c'est la reconduction qui est votée massivement et ça se renforce même par endroit, notamment en Ile-de-France", a déclaré à l'Associated Press le secrétaire général de Sud-Rail Alain Cambi.
Côté négociations, le leader syndical a confirmé qu'"à part les contacts avec les directions régionales, ce n'est pas à l'ordre du jour au niveau national".
"Les cheminots sont en grève sur la suppression des effectifs et les restructurations qui désorganisent l'entreprise et le trafic", a-t-il ajouté. "Et ce ne sont pas les directeurs des régions qui sont en responsabilité pour définir la politique de l'entreprise".
"La direction SNCF est contrainte d'engager un processus de discussions dans certaines régions fortement impactées par la grève. Toutefois, coincée par sa posture irresponsable 'pas de prime à la grève', les premières annonces sont encore très loin des attentes et des exigences exprimées", écrit pour sa part la CGT-Cheminots (majoritaire) dans un communiqué.
L'organisation syndicale ajoute qu'elle "n'entend pas en rabattre sur son exigence de négociations nationales", et "considère que la direction SNCF, par sa posture inacceptable, a marqué durablement les relations sociales", dans l'entreprise. AP
god/sb(Nouvel Obs)