ST-Ericsson Caen occupée par les salariés jusqu’à négociations
Occupée depuis plusieurs jours par des représentants du personnel, l’usine ST-Ericsson de Colombelles dans l’agglomération de Caen (Calvados) l’est depuis le 1er mars au soir « par 95 % des salariés », revendique Hervé Renault, membre CFDT du comité d’entreprise, « qui n’en partiront que lorsque la direction aura négocié dignement leur plan de départ, puisqu’il semble que le ministre de l’Industrie que nous avons sollicité ne souhaite pas intervenir pour l’éviter ».
Spécialisée avec 114 salariés dans la recherche et l’élaboration de semi-conducteurs, cette filiale du groupe franco-italien formé de STMicroelectronics et Ericsson doit en effet fermer ses portes en juin prochain.
« Sans motif réel de fermeture, car notre site est reconnu comme remarquable par le groupe, souligne le délégué. Notre analyse est que STMicroelectronics, dont l’Etat français détient 14 % du capital, a obtenu 340 millions de subventions pour se développer en Isère, mais doit sans doute en échange y créer des emplois. Alors le groupe en supprime ailleurs. Nous avons dénoncé cette stratégie auprès du ministère de l’Industrie qui nous ballade depuis dix mois. En tant que représentant de l’Etat actionnaire, il pourrait intervenir comme il l’a fait pour sauver des entreprises proches de la nôtre à Sofia Antipolis. Il est vrai que le ministre de l’Industrie est maire de Nice et que la Basse-Normandie et l’agglomération de Caen sont dirigées par des socialistes, peut-être cela n’est-il pas étranger à la passivité du ministre concernant notre dossier ».
Un dossier qui a reçu le 1er mars le soutien de la première secrétaire du Parti Socialiste qui a rendu visite aux grévistes en compagnie du président de la région Basse-Normandie.
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