Thibault se montre combatif face à Sarkozy au congrès de la CGT
NANTES - La CGT va conforter sa stratégie unitaire avec les autres syndicats en participant au début de l'année prochaine à une campagne nationale sur les revendications, annonce Bernard Thibault.
Le secrétaire général de la CGT, parfois accusé par ses détracteurs de mollesse face à Nicolas Sarkozy, s'est montré combatif lors de son discours d'ouverture au 49e congrès de la centrale, qui se tient à Nantes (Loire-Atlantique), où il brigue un quatrième et probable dernier mandat.
"L'avenir des retraites sera au coeur de l'affrontement social en 2010", a-t-il déclaré.
"Ce rendez-vous sera 'le marqueur de la volonté de réforme de la majorité', a déclaré le Président de la République. Nous sommes bien décidés à en faire le marqueur de la volonté de résistance des salariés", a ajouté Bernard Thibault.
Il a vanté son propre bilan "tout à fait conforme" aux orientations fixées lors du précédent congrès.
"Les initiatives nationales interprofessionnelles du premier semestre ont permis de rassembler des salariés qui répondaient à un appel pour la première fois", a-t-il dit devant un millier de délégués représentant 21.000 sections.
"Elle a donné confiance aux salariés pour des milliers de conflits dans les entreprises et localités où l'affrontement sur les enjeux est brutal. Il a d'ailleurs été possible d'arracher des succès, vous êtes les témoins de ces combats."
Bernard Thibault en a profité pour se démarquer de Nicolas Sarkozy, alors que ses opposants l'accusent d'avoir négocié avec le président de la République pour écourter la grève enclenchée contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.
"Je ne suis pas affecté d'un sarkozysme aigu, je me sens vacciné pour cela", a dit le secrétaire général de la CGT. "Ces rumeurs sont savamment distillées pour instiller le doute sur la détermination de la direction à combattre les orientations économique et sociales actuelles."
Le 49e congrès de la CGT doit se conclure vendredi par l'élection d'une nouvelle direction, qui sera réduite de douze à huit membres. Deux "numéros deux" emblématiques ont décidé de prendre du champ: Jean-Christophe Le Duigou, qui s'occupe des retraites au syndicat, et Maryse Dumas.
Bernard Thibault, 50 ans, aura pour principal adversaire Jean-Pierre Delannoy, un responsable de la CGT Métallurgie du Nord-Pas-de-Calais, qui dit fédérer "une mosaïque" de courants d'opposition radicale. Sa candidature à la direction n'a toutefois pas été présentée à la Commission exécutive, préalable indispensable pour être élu secrétaire général.
Aux dernières élections prud'homales de 2008, la centrale de Montreuil est arrivée en tête avec 34% des suffrages, devant la CFDT (21%) et Force ouvrière (16%). Les autres syndicats n'ont pas dépassé la barre des 10%.