TRANSPORTS:Les routiers renoncent à leur blocus
Alors même que se profilait en fin de matinée la perspective d'une grève dimanche soir et de l'échec des négociations, les syndicats ont réussi à se mettre d'accord avec TLF, seule organisation patronale du secteur routier à être restée à la table des négociations. Après trois séances de discussions marathon, la menace du blocage des dépôts de la grande distribution, qui mettait en péril l'approvisionnement de Noël, est levée in extremis.
Les syndicats ont obtenu une revalorisation salariale s'approchant «des 4% mais on n'y est pas tout à fait», selon Gérard Martinez (FO).
La situation débloquée à la mi journée
Vendredi, en fin de matinée, syndicats et TLF avaient repris les discussions autour d'un projet de texte instituant une hausse de 4% des salaires, mais la signature de l'organisation patronale ne semblait pas acquise. L'accord achoppait alors sur l'augmentation de 4% pour tous, alors que TLF faisait valoir que, pour les hauts salaires, une telle hausse mettrait en péril la compétitivité des entreprises. «On n'a pas envie de prendre des engagements qui pénaliseraient les entreprises», indiquait alors Philippe Grillot, le président de TLF. Depuis, l'accord a été signé.
Cette signature de TLF permet à l'accord de s'appliquer dans un premier temps aux entreprises adhérentes de cette organisation. Dans un deuxième temps, il pourrait l'être à toute la profession si le ministre du Travail décide son extension, au terme d'une procédure durant plusieurs semaines. La balle est donc désormais dans le camp du gouvernement, l'opposition d'organisations patronales pouvant seulement retarder le processus.
«Ne pas contrarier les mangeurs de dinde du prochain réveillon»
Les critiques des organisations patronales n'ont pas tardé. Pour la FNTR, ces augmentations de salaire sont «décalés par rapport aux difficultés» actuelles. Elle dénonce un «marché de dupes», car «les 100 millions d'euros engagés dans cette affaire par l'Etat» en contrepartie partielle des augmentations salariales, «avaient déjà été promis au secteur pour compenser une partie de la taxe carbone».
«Le Secrétaire d'Etat aux transports nous a obligés à négocier dans l'urgence, non pas en conclusion d'une analyse partagée, mais pour ne pas contrarier les "mangeurs de dinde" du prochain réveillon», a déploré l'Unostra.
Pour l'Otre, qui rappelle que «TLF représente les grands groupes de transport routier et logistique à capitaux financiers», si cet accord est validé, il risque «de creuser la tombe d'un très grand nombre de PME du secteur dans les 12 prochains mois».
Le parisien .fr AFP