Un racisme qui en cache un autre
Libellés : racisme, ump, élections régionales 2010
Quand le monarque est en rupture de cartouches économiques, qu'il ne peut parader avec son bilan un peu court, il sort le fusil à pompe idéologique.
Le vide gouvernemental est ainsi fait qu'il faut constamment le remplir.
Au fur et à mesure que le roi des riches se refuse à regarder la crise et ses vrais effets en face (licenciements massifs, explosion du chômage et précarisation de la classe moyenne qui ne font que commencer), par sbiresmédiatiques interposés, il aide au développement du ressentiment populaire.
Il se base ainsi sur le plus petit commun multiple du genre humain et de son électorat (pourtant lui aussi économiquement amoché) : le rejet de l'autre.
Identité nationale, mariage gris... Autant de contre feux marketing bricolés à la va-vite à quelques semaines des régionales pour créer du bouc émissaire et récupérer des voix au seul endroit où L'UMP croit pouvoir encore en puiser : Le FN.
Ça et le thème de l'insécurité : Rien de bien neuf. La droite peut crier à la pauvreté de la grille de lecture de l'opposition, nos hommes du progrès, eux, sont scotchés un demi-siècle en arrière. J'ai bien peur pour l'UMP que, même avec sa passion pour la ré-interprétation de l'histoire, elle sous-estime un peuple à qui il doit rester un semblant de mémoire.
Les récentes polémiques le prouvent : Si ce gouvernement aime jouer de l'amalgame xénophobe façon nov-langue, il n'aime pas être choppé en flagrant-délit de racisme pépère.
J'en ai souvent parlé, on reconnaît le véritable homme de droite,(testé et vérifié à moult reprises) imbu de supériorité coloniale, à son indignation lorsqu'on le traite de raciste.
Il trimballe du cliché sur les arabes à longueur de journée, il aime avoir ses bons petits auvergnats, il a une image arrêtée sur "tous des dealers qui niquent leur mère et crament leurs allocations à fumer des joints en bas des cages d'escalier", il ne perd pas une occasion pour stigmatiser par l'humour gras ceux dont il jauge à la couleur qu'ils ne sont pas nés sur le sol françaisalors que leurs familles y sont depuis trois générations mais, attention, O grand dieu des blancs, il n'est pas raciste !
Et au fond, la majeure partie du temps, je le crois. Mais il en va du racisme comme de l'amour : Seules les preuves comptent.
Notre gouvernement, soutenu par un électorat qui n'aime pas qu'on lui dise qu'il est raciste, joue donc une partie perdue d'avance : Surfer sur la haine de l'autre sans la laisser éclater autrement que par les urnes. Ce qui promet pour son futur réseau social sur internet !
C'est ainsi que le résultat du référendum helvète à 57% pour l'interdiction des minarets gêne aux entournures nos UMP nationaux qui en une rafale transalpine prennent sur la tronche les détritus qu'ils balancent depuis des mois de leur Titanic électoral.
Le résultat suisse est formel : A partir du moment où l'on pose des questions qui sentent mauvais, faut pas être surpris d'obtenir des réponses qui puent.
Élus de l'UMP, si vous tenez à piquer des voix à l'extrême-droite, allez jusqu'au bout de votre revival opportuniste d'une France purifiée. En bref, assumez. Même l'ignominie demande du courage.
Pour les autres français, un peu moins blancs que votre classe dirigeante, rassurez-vous : Elle n'est pas raciste. Ségrégationniste, oui, mais uniquement envers tout ce qui n'est pas riche. Elle préférera toujours unpas-blanc riche à un de souche fauché. Le racisme anti-pauvre est la vraie marque du régime. Jour après jour, il nous le signifie : Lui et nous ne sommes pas du même monde.
Sa façon même de relancer ces thématiques putrides est la preuve de son profond mépris du peuple. Le racisme étant avant tout une problématique de cons.
Ce qui me rassure dans cette rengaine nauséabonde : Étant donnée la culture politique au sommet, à plus ou moins brève échéance, tous les français seront considérés comme des enfants d'immigrés.
Pauvres, en passe de le devenir, travailleurs précaires, carbone-taxés jusqu'au trognon, peu importent nos origines, nos convictions et notre couleur de peau, chacun de plus en plus en colère : Aux yeux du pouvoir nous deviendrons tous des terroristes.
Faire front commun pour leur foutre une grosse branlée, ce serait peut-être ça l'identité nationale ?
[Update 02.12.09 21h00 : L'identité nationale UMP à la californienne :]<