Les enseignants du primaire: Résistance

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

A quelques jours de la rentrée scolaire, les "enseignants du primaire en résistance" ont réaffirmé jeudi, à l'issue des deux jours de leur université d'été à Montpellier, leur détermination à lutter contre les réformes engagées l'an dernier dans l'Education nationale.

"Notre détermination n'est pas entamée", a lancé lors d'un point presse un des leaders du mouvement, Alain Refalo, devant des banderoles proclamant notamment "Quand l'école est en danger, résister est un devoir".

Enseignant à Colomiers (Haute-Garonne), Alain Refalo est revenu sur les réformes de l'ex-ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, qui ont motivé le mouvement de protestation de ces enseignants: les nouveaux programmes qui "privilégient les automatismes au détriment de la réflexion", l'aide personnalisée - "un dispositif inapproprié" pour lutter contre les difficultés scolaires - et le fichier base élèves.

Le nouveau ministre Luc Chatel "s'inscrit dans la continuité de Xavier Darcos", a assuré Alain Refalo. "Il a déclaré que c'était un homme d'écoute et de dialogue. Alors, il doit entendre le mécontentement" des enseignants à l'égard de son prédécesseur.

Pour structurer leur mouvement et l'ouvrir au plus grand nombre, le "réseau des enseignants du primaire en résistance" nouvellement créé a rédigé une "charte de la résistance pédagogique".

Celle-ci, proposée à la signature sur internet, doit se substituer aux lettres personnelles ou collectives que les professeurs envoyaient l'an dernier à leur Inspection académique - au risque d'encourir des sanctions - pour signifier leur rejet des dispositifs lancés par Xavier Darcos. L'an dernier, plus de 2.800 lettres ont ainsi été envoyées à l'Education nationale, selon le réseau.

"Favoriser l'autonomie et la responsabilité de l'enfant", "contribuer à la construction de sa pensée par une pédagogie privilégiant la coopération et le raisonnement plutôt que la compétition et la simple répétition d'automatismes", figurent notamment dans cette charte.

A l'issue des journées de Montpellier, le réseau a aussi créé une Caisse nationale de solidarité afin de faire face aux sanctions financières, qui, l'an dernier, ont touché une centaine d'enseignants.

Les tribunaux administratifs de Marseille et de Montpellier ont suspendu des retenues sur salaires à l'encontre de trois d'entre eux, mais le ministère a engagé des pourvois devant le Conseil d'Etat, selon le réseau.

Alain Refalo a été sanctionné en juillet d'un abaissement d'échelon après avoir refusé d'appliquer le dispositif d'"aide personnalisée", de plus, après leur refus de remplir le fichier base élèves, Bastien Cazals et Isabelle Huchard risquent de se voir retirer leurs fonctions de directeurs d'école, jeudi, lors d'une réunion à l'inspection académique de Montpellier.

Publié dans Service public

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