Foix. La bataille du fret s'engage sur le rail

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

 


Des manifestants bloquent un train en gare. Ils protestent contre l'utilisation du réseau public par une compagnie privée.




Hier matin, un train de fret qui se dirigeait vers Luzenac a été stoppé en gare de Foix par une soixantaine de manifestants mobilisés par la CGT et différents groupes de défense du service public sur la ligne. Il s'agissait d'un train de l'entreprise Euro cargo rail, un train privé. La mission de ce type de convoi est de charger du talc à Luzenac pour l'envoyer ensuite vers l'Autriche ; mais il s'agissait d'un premier essai de transport pour voir dans quelles conditions celui-ci peut s'effectuer.

Les manifestants, eux, protestent contre cette utilisation du réseau ferré public (d'autant plus que le réseau s'est modernisé récemment avec les financements de la région et de l'État, donc des deniers publics) par un prestataire privé, alors que « jusqu'à ce jour ce trafic était réalisé par le fret SNCF à la hauteur d'un à deux trains de vingt wagons chaque mois » soulignent les syndicalistes. Pour eux la libre concurrence a plutôt pour effet de faire régresser la part des marchandises transportées par le rail, ce qui met davantage de camions sur les routes.

Du coup, ils montrent du doigt la politique des transports menée ces dernières années « Le fret ferroviaire public est remis en cause par des années de non développement, de filialisation, d'application de directives les plus libérales et rétrogrades que porte la Commission européenne, qui a pour but de livrer des marchés publics aux intérêts privés ! »

Des écologistes, François Calvet, tête de liste aux élections régionales et Dominique Masset, candidat sur la même liste, ont également participé à la manifestation. Le ferroviaire semble la solution plus écologique par rapport à la route, encore que cette fois-ci, tout le monde s'accorde à dénoncer l'emploi de locomotives diesel par Euro cargo rail, plutôt que des motrices électriques sur une ligne qui est équipée pour cela.

Les contestataires considèrent que l'on peut développer le fret avec l'Espagne par La Tour-de-Carol avec la création d'une plateforme multimodale à la frontière, et aussi par wagons isolés dans le département (Talcs, Forges de Niaux, etc.).

Les manifestants ont donc bloqué le train, notamment en taguant le pare-brise de la locomotive empêchant toute visibilité. Le conducteur n'a pas pu repartir dans l'immédiat. D'après les manifestants le train risquait d'être immobilisé pour longtemps, étant donné le planning de circulation ferroviaire sur la ligne. Erreur d'appréciation ? Le train a quand même pu reprendre son chemin vers Luzenac en fin de matinée. N'empêche, si cette interception de train était « une première » selon l'un des manifestants, « elle ne sera pas une dernière ». Autrement dit, il faut s'attendre à de nouveaux blocages des convois de talc à destination de l'Autriche. Et puis les cheminots n'ont pas non plus digéré de voir des anciens collègues de la SNCF à la retraite travailler pour Euro cargo rail. C'était le cas pour le convoi d'hier, et ils considèrent cela comme une trahison.
 Source: LA DEPECHE

 

Publié dans Boites en luttes

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