Dans le Dunkerquois, à part Total et EDF, il n’y a pas grand-chose

Publié le par CGT PHILIPS EGP DREUX

Près de 370 emplois directs, 400 sous-traitants, de nombreux fournisseurs locaux…
la raffinerie des Flandres est vitale pour le bassin d’emploi.
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J moins 3 avant la fin de l’ultimatum. Blasés et furieux, les salariés de la raffinerie de Mardyck (Nord), près de Dunkerque, exigent le redémarrage de l’usine avant le 15 février à minuit, faute de quoi ils « prendront possession de l’outil de travail ». Aujourd’hui, une intersyndicale du groupe pétrolier se prononcera sur le blocage des cinq autres raffineries Total en France. Si le mouvement est lancé, la distribution du carburant dans les stations- service pourrait en pâtir, la raffinerie des Flandres représentant à elle seule 8 % de la production française.

Total s’agite donc pour éviter le pire. Il prévoit des « négociations » avec les syndicats sur l’avenir de la raffinerie des Flandres, a déclaré hier Christophe de Margerie, directeur général de Total. La semaine dernière, la direction promettait également de reclasser tous les salariés et de conserver une activité sur le site. Total a notamment évoqué l’ouverture d’une école des métiers du raffinage et la création d’une structure d’assistance technique. En ajoutant à cela son projet de terminal méthanier en partenariat avec EDF, toujours en cours de négociation, le groupe pétrolier parle de réemployer sur le site deux tiers des 370 employés de l’usine.

Il n’empêche, « dans le Dunkerquois, à part Total et EDF, il n’y a pas grand-chose », résumait Julien, opérateur extérieur à la raffinerie des Flandres, lors de la manifestation le 1er février au pied de la tour Total de la Défense. La fermeture du site serait donc une catastrophe pour l’emploi local. « La raffinerie emploie près de 400 sous-traitants, dont 240 équivalents temps-plein. Par ailleurs, près de 15 % des volumes traités par le port autonome de Dunkerque en dépendent », explique Michel Agnès, directeur général adjoint de la communauté urbaine de Dunkerque, en charge des questions économiques. Dans un communiqué, l’intersyndicale SUD-CGT-FO de la raffinerie rappelle que de nombreux fournisseurs locaux travaillent avec le site. Air Liquide le fournit en oxygène, Ryssen en éthanol, Polimeri en hydrogène, Lesieur en diester, un biocarburant. Et il y en a de nombreux autres, comme Looten, Noyer Safia, Weizaecker, Fiprotec ou encore Lefranc. Les élus locaux sont donc mobilisés. « L’enjeu de fond est de savoir comment l’argent de Total est mis au service des entreprises, des personnels et du pays. Il faut imposer au patronat et au gouvernement de répondre à cette question. Elle est vitale pour des centaines de salariés de Total, qui est 6e entreprise mondiale en chiffre d’affaires », a déclaré dans un communiqué Alain Bocquet, député communiste du Nord. De son côté, Michel Delebarre, député et maire socialiste de Dunkerque, a interpellé Christian Estrosi  : « Je suis surpris, sur une question aussi fondamentale que celle des capacités de raffinage françaises, que l’État n’ait jamais fait connaître sa position. Partage-t-il l’analyse du groupe Total  ? Et depuis quand  ? Par ailleurs, cette réduction de production met-elle la France à l’abri d’importations ou envisage-t-on de telles pratiques dans les prochains mois et avec quelles conséquences  ? »

M.F.


Huma

Publié dans Boites en luttes

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