Chômage : des prévisions pour 2011 afin de faire déjà oublier 2010 qui ne fait que commencer!
Le chômage en France ne refluera pas avant 2011
Le taux de chômage en France métropolitaine devrait encore augmenter cette année pour atteindre 9,8%, selon Pôle emploi.
Le taux de chômage en France métropolitaine, après une nouvelle hausse cette année, devrait refluer légèrement l'an prochain à 9,6% de la population active fin 2011, soit le niveau atteint fin 2009, selon des prévisions publiées mardi 23 mars par Pôle emploi. Le taux de chômage était retombé sous les 8% avant la crise, survenue après trois années et demie de baisse du chômage en France.
Les statisticiens de Pôle emploi, dans une note intitulée "Perspectives économiques à l'horizon 2011", estiment que la situation ne permet pas d'espérer une retour rapide à la croissance, qui serait limitée à 1,6% cette année et 1,4% en 2011, après la récession record en 2009 (-2,2%). En particulier dans l'industrie, le réveil de l'activité reste "très timide" alors que "le redémarrage des créations nettes d'emploi passera par une amélioration signficative dans l'industrie", selon eux. "Le premier semestre 2010 continuera probablement d'être morose dans l'industrie", "la reprise s'essouffle déjà dans les services" et "les réductions d'effectifs ne sont donc pas terminées même si l'hémorragie sera moindre au cours des prochains mois", écrivent-ils.
Leur note souligne néanmoins que le nombre de travailleurs temporaires s'est redressé au second semestre et "ce renversement de tendance laisserait entrevoir une légère amélioration du marché de l'emploi (...)". "En terme de créations nettes d'emploi, il y aurait un léger inversement à l'été 2010", a précisé à l'AFP Bernard Ernst, le directeur statistique de Pôle emploi, qui prévoit une concentration des destructions d'emplois au premier semestre.
La progression du chômage continuerait donc en 2010 mais elle "ralentirait" et le taux de chômage atteindrait 9,8% à la fin de cette année. Le nombre d'inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C frôlerait alors les 4 millions en métropole (3.984.000). Les catégories dites A, B et C incluent les demandeurs d'emploi en activité réduite. Même si elles occupent un petit travail, parfois cumulé avec une partie de l'indemnisation chômage, les personnes en catégories A, B et C sont tenues d'effectuer des actes positifs de recherche d'emploi pour rester inscrites.
Il faudrait attendre 2011 pour voir s'infléchir le taux de chômage à 9,6% en fin d'année sur fond de reprise des créations nettes d'emploi (+74.000 en 2011 après -57.000 en 2010), selon la note. Il y aurait encore 3,927 millions de demandeurs d'emploi inscrits en catégories A, B,C à la fin de l'année 2011. Jeudi, les partenaires sociaux gestionnaires de l'assurance chômage (Unedic) examineront les conséquences de ces prévisions pour les finances du régime, qui a dû emprunter pour combler un déficit. Vendredi, l'Insee publie ses prévisions à l'horizon 2010.